Portrait d’un étrange et attachant procureur alexithymique. Stranger explore les eaux troubles de la corruption judiciaire de Séoul.
Une série coréenne et policière passionnante qui tient en haleine jusqu’à la fin. On plonge littéralement dans les eaux très troublées du milieu judiciaire, le monde des procureurs très influents de Séoul avec les thèmes de l’argent, la corruption, fausseté des rapports humains, le pouvoir politique. Une corruption qui semble appartenir au système politique même. On pénètre dans le fonctionnement même de cette machine institutionnelle puissante qui réunit monde judiciaire et police. La construction même du scénario, l’intrication des événements, de leurs rebondissements, le montage avec des fins d’épisodes qui nous saisissent, tout cela maintient le suspense puisque chaque personnage devient à un moment un suspect potentiel. L’on fait la connaissance d’une galerie de personnages intéressants, notamment de deux principaux : le personnage principal, un procureur intègre et son alliée, une inspectrice de police compétente. Ce procureur a une particularité, il a été privé dans son jeune âge de toutes ses émotions suite à une opération du cerveau. Cela fait de lui un être exceptionnel dans son travail, qui lui permet de saisir de petits détails, d’entendre des sons de certaines fréquences inaudibles normalement. Mais l’alexithymie* dont il souffre se traduit essentiellement par des problèmes dans le domaine des émotions et donc des compétences sociales.Il ressent un vide émotionnel, une anesthésie, semble indifférent, impassible car il n’est ému ou touché par rien ni personne et n’éprouve ni colère, ni haine ni amour. En bref, il ne peut utiliser sa pensée de façon vivante et souple, en connexion avec ses émotions. Son duo avec l’inspectrice est un atout et l’on s’attache vraiment à cet homme surprenant.