Street Fighter: Assassins Fist (2013)

Pour les plus âgés d'entre nous ou encore les fans de jeu vidéo, le nom de Street Fighter vous évoquera de nombreux souvenirs. Tout d'abord on repense aux jeux vidéo dont le plus célèbre est le deuxième opus sorti en 1991 sur les bornes d'arcade. Ensuite on part sur les films dont le premier remonte à 1994 et est certainement le plus connu. Mais plus on avance et plus on remarque que Street Fighter ne s'est pas fait une place de qualité dans les films. Celui-ci est aussi oublié que ne l'a jamais été dans toutes les critiques jusqu'à présent.

Le film Street Fighter: Assassins Fist est sorti en salles en 2013 au Japon et en 2014 à l'international. Ce film relate les origines de Ryu et son ami Ken.

Le film dure au minimum 3h d'après ce que je pense et il est donc particulièrement long pour retracer une amitié entre 2 combattants.
Évidemment, le film ne fait pas que retracer une amitié mais nous plonge dans plusieurs arcs narratifs alternant entre le passé du maître Goki, le maître de nos héros, et de son frère Gokan, qui deviendra Akuma, ainsi que du maître des deux frères et de sa fille, et le présent avec l'entraînement pour maîtriser les pouvoirs de nos héros.

Le premier arc narratif est certainement le plus important en tant que tel puisque l'on va commencé avec l'arc narratif au passé où nous nous plongeons à l'époque où Goki et Gokan sont deux enfants abandonnés et récupérés par un homme qui les emmenera dans un temple afin de s'entraîner ensemble faire du Street Fighter. Dans cette trame, on apprend que leur maître Goku Sensei a fait la guerre, qu'il est revenu meurtri et qu'il a trouvé refuge en pratiquant les ébauches de ce qui deviendra le Street Fighter. On apprend également que le sensei avait une fille qui était si jolie, je vais pas vous mentir, et qui leur apprenait l'art du dessin japonais. Malheureusement, les deux frères tombent amoureux pour cette jeune femme et dans leur lutte fraternel pour l'amour, ils n'hésiteraient pas à se tuer au combat. Gokan, dont on apprendra parmi toutes les péripéties qu'il ne peut pas devenir le prochain Maître du Hado (ancêtre du Street Fighter moderne) jurera de se venger par la violence n'hésitant pas à tuer frère et amour. Il finira par réussir en tuant son maître alors que les deux étaient en proie au Moucho shino hado (désolé pour la traduction, mais il s'agirait de la version ténèbreuse de Street Fighter moderne). Finalement, Goki partira en exil, abandonnant amour de jeunesse qui mourra en espérant attendre les deux frères en vain.

Le second arc narratif est certainement le plus long, en effet, puisque on évoque que Ryu a été un enfant dont les parents l'ont délaissé, et dont par la suite ils ont été tués. Il sera récupéré par le même homme qui avait accompagné Goki et Gokan. Ryu deviendra l'élève de Goki et au fil des années s'épanouira afin de devenir plus fort jour après jour. Ken, de son côté, arrive d'une famille anglaise et qui a pour passion les sports de combat et en particulier la boxe. Malheureusement pour lui il est extrêmement rapide et très peu concentré. Les deux hommes passent la majorité du temps à s'entraîner, tout en faisant les choses du quotidien. Mais nos héros tombent sur les secrets de leur maître. Ils y apprendront plusieurs choses dont notamment l'existence du frère aîné de ce dernier qui aurait potentiellement trouvé la mort.

Nos héros font aussi des entraînements pendant leurs loisirs (davantage Ryu qui souhaitent maîtriser son Hado) mais durant les loisirs près de la rivière, ils ont la compagnie d'un vieux pêcheur (dont on apprendra qu'il s'agit depuis tout ce temps de l'homme qui sauve la vie à plusieurs enfants en les amenant dans des temples).

Ryu trouvera son Hado rapidement et celui-ci est tourné sur l'eau étant donné son caractère et sa lenteur tandis que Ken aura un Hado de feu pour son caractère et sa rapidité.

Mais durant les événements de la fin d'année, on apprend que Akuma fait surface et cherche à se venger de son frère tout en cherchant secrètement à détruire le lien d'amitié entre nos héros. Il parvient à prendre possession de l'esprit de Ryu et cherchera à tuer Ken. Celui-ci le stoppera, leur maître mettra en pause leur fin d'année pour enquêter jusqu'à ce qu'on apprenne que Akuma est bel et bien vivant et veut les tuer. Pour les protéger, Goki n'aura donc pas de solution plus sûre que de les envoyer en Angleterre dans la famille de Ken pendant qu'un lourd combat fera rage.

Ce film est pas trop mal en temps que tel, même si je n'ai fait que vous citez les grandes lignes des arcs narratifs, et montre assez aisément l'origin story de cet univers qu'est Street Fighter.

Le ton du film reste correct puisque majoritairement tourné vers le combat, la lutte, l'esprit de victoire, l'envie de vaincre. Mais on pourra néanmoins trouver par moment des tons où l'on se tournera dans la tristesse, la joie, la colère, etc...

Les personnages de base comme Akuma, Ryu ou Ken sont bien fidèles à leur rôle dans les jeux originaux tout en y mêlant avec brio le fait d'être dans une origin story. Les personnages secondaires ou en tout cas intégrés au film permettent une totale liberté de s'évader et de penser tout en mettant en avant le fait que les origins story ne se composent pas uniquement de personnages secondaires juste pour du secondaire.

J'apprécie énormément le film même s'il a le défaut de s'éterniser avec toujours plus de scènes, d'être assez monotone par son absence de musique, d'avoir une durée trop longue pour ce qui pourrait être raccourci dans certaines scènes.

Le film est majoritairement une réussite pour moi, il permet de bien montrer ce que vaut une origin story, de bien choisir ses personnages, d'avoir des arcs narratifs construits et amener de manière fluide et efficace, et enfin on a un film qui réussit le pari de montrer les choses, de les prouver de manière générale et surtout de manière réelle pas dans le superflu ou le hors cadre. Et rien que pour ce dernier point je félicite les réalisateurs du film, les acteurs et actrices qui ont permis à ce film d'être fidèle au jeu vidéo et enfin aux scènaristes pour leur créativité dans les décors et dans les lieux de tournage.

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