Peu de séries peuvent se vanter d'atteindre le niveau de The Wire tant celle ci est riche. Riche en personnages, riche en rebondissement, riche en pourritures, riches en dialogues, riches en scènes inoubliables... Scotché au bitume et à la rue comme un vieux chewing-gum, puis prenant de plus en plus d'altitude hiérarchique à mesure que les saisons passent, c'est au terme de 60 épisodes et 5 saisons sans fioritures que l'on plonge dans tous les aspects d'un réseau de drogue et de son démantèlement dans la tristement célèbre pour sa criminalité, ville de Baltimore. Aussi bien du côté des policiers que de celui des dealers, on suit des personnages forts, charismatiques et surtout jamais tout blanc où tout noir. C'est le mérite de la série, une incursion dans le réel qui fait parfois froid dans le dos et ce côté authentique qui nous cloue souvent à notre siège tant certains événements peuvent nous surprendre. Regardez cette série et des noms comme Chris et Snoop, Marlo Stanfield, Avon Barksdale, Gus ou McNulty ne vous lâcheront plus. Surtout, ne vous arrêtez pas à la fausse lenteur des premiers épisodes. On ne met pas une histoire aussi complexe que celle racontée ici en bâclant son introduction. Sans ambiguïté, l'une, si ce n'est la meilleure série policière qu'il m'ait été donné de voir. The Wire apporte une dimension sociale et mettant en relief le communautarisme et son lots de problèmes. Quand vous ajoutez un pamphlet à une histoire exempte de défauts, vous obtenez un chef d'oeuvre. HBO continue avec ses séries de qualités. David Simon est mon nouveau héros. De la télé profonde, divertissante et intelligente comme on aimerait en voir tout le temps.