Ouh là là quel pied j'ai pris en regardant The Wire. J'ai passé le coffret à un ami qui est en train de se régaler avec et j ai déjà un autre pote qui fait la queue pour la voir.
Comme je l'ai dit dans le titre, on retrouve un côté Dickens dans la narration de David Simon.
A Baltimore, on suit, étape par étape, des flics qui tentent de mettre des dealers sur écoute.
On nous montre toutes les difficultés que les enquêteurs de terrain rencontrent à convaincre leurs chefs pourris jusqu'à la moelle (Rawls, Burrell, Valchek) de mettre en place le dispositif d'espionnage, ces derniers favorisant prioritairement des actions susceptibles de flatter leurs carrières à effet immédiat.
Parmi ces flics, c'est chacun sa méthode, McNulty l'incontrôlable, efficace, mais tête brûlée, assisté de Bunk (Wendell Pearce, également énorme dans Tremé) bon nounours, plus modéré, mais fidèle. A leurs côtés dans un job de bureau Lester Freamon (Clarke Peters, également casté dans Tremé), très posé, brute de dossiers, enquêteur génial.
En face, le trio de la surveillance quotidienne : Keema Greggs, Hauk et Carv'.
Les dealers sont caractérisés avec autant de soin : Stringer (Idris Elba) et son comparse, le big chef, Avon Barksdale, opposés à Omar (Michael K. Williams, vu dans Gone baby Gone), qui aurait presque des airs de Zorro des dealers.
On prend son pied tout au long de ces intrigues si soignées, si bien jouées.
Les personnages à mon sens les plus attachants sont Bunk, Lester, Colvin, Keema (Sonja Sohn visible dans Luke Cage) Cutty et Omar, les plus gerbouifs : Marlo, Chris et Snoop.
Au registre des crevards, qui transportent leur attitude de serpent d'une série à l'autre, on retrouve Aidan Gillen qui, dans The Wire, interprète Tommy Carcetti, au moins aussi fourbe que Lord Baelish dans Game of thrones.
Cette série mérite son statut culte, au même titre que Breaking Bad, sortie un peu plus tard. Personnellement, j'ai adoré la saison 2 mettant en situation les dockers de Baltimore.
On prend son pied tout au long de ces intrigues si soignées, si bien jouées, si profondément ancrées dans une approche sociologique, loin de tout manichéisme.
Il FAUT l'avoir vue, c'est une référence du genre, un événement culturel à soi tout seul.