Ne tournons pas autour du pot : c’est la plus grande série des années 2000.
C’est l’histoire de Mac Nulty, flicard de terrain, grande gueule et soiffard (et queutard), qui refuse de laisser tomber et s’accroche au boulot avec toute l’espérance qui lui reste.
C’est l’histoire de l’inspecteur Greggs, lesbienne, black, qui s’investit tant dans son boulot qu’elle y perd sa vie privée.
C’est l’histoire de Cedric Daniels, chef du groupe des écoutes qui en faisant du trop bon boulot se retrouve avec une promotion qui l’éloigne de tout ça.
C’est l’histoire de Roland Prizbylewsky, flicard sans talent, couvert par protection familiale, qui se découvre une passion pour son boulot, mais finit par être viré suite à une bavure et se reconvertit dans l’éducation.
C’est l’histoire d’Avon Barksdale, dealer et chef de gang qui, à force de mégalomanie et de confiance dans les mauvaises personnes, se perd.
C’est l’histoire d’Omar, truand aux méthodes violentes, mais fair-play, homosexuel, ce qui le met en marge du monde des truands mais en fait malgré tout une icône.
C’est l’histoire de Clarence Royce, tellement attaché à son poste de maire qu’il en perd toute notion de réalité.
C’est l’histoire de Thomas Carcetti, politicien idéaliste, visant la place du maire, devenant requin à force de fréquenter l’aquarium.
C’est l’histoire de Bunny Colvin, qui perd son job pour avoir pensé attaquer la drogue en la parquant dans une zone géographique précise.
C’est l’histoire de Bubble, junkie sans volonté, mais qui fait le bien autour de lui.
C’est l’histoire de flics faisant de leur mieux avec les moyens du bord et avec les luttes d’influence.
C’est l’histoire d’une ville gangrenée par la corruption mais qui survit.
C’est l’histoire de la décadence des institutions face à laquelle des idéalistes survivent.
C’est l’histoire de gosses des rues employées dès leur plus jeune âge à faire les guetteurs.
C’est l’histoire de travailleurs sociaux sans moyen mais accomplissant des miracles.
C’est sans manichéisme.
C’est fait avec une volonté délibérée de réalisme proche du documentaire.
C’est drôle parfois.
C’est triste souvent.
C’est violent.
C’est cru.
C’est beau.
C’est joué de manière parfaite.
C’est attachant.
C’est déchirant.
C’est un drame.
C’est un polar.
Chaque épisode est écrit par une grande plume du polar (Lehane, Pelecanos entre autres).
Chaque saison est un arc narratif à part entière englobé dans un arc global de 5 saisons.
Ce sont des histoires individuelles dans des histoires collectives.
C’est un chef-d’œuvre.