Le pitch se déroule à Baltimore, ville majoritairement noire et engluée dans la corruption et la drogue.
Saison 1 (7/10): Je vous écoute.
Pour tenter d'arrêter la famille Barksdale à l'origine du plus gros trafic de drogue de la ville, l'inspecteur d'origine irlandaise Jimmy McNulty est prêt à faire quelques entorses aux règles. Il obtiendra de créer une équipe en charge de mener des écoutes sur le réseau Barksdale qui ne communique alors que par cabines téléphoniques publiques.
Cette première saison de The Wire n'est pas particulièrement captivante. Pour autant, les points de vue adoptés sont justes malgré les caricatures. Le focus sur les mises sur écoute notamment est un aspect habituellement évoqué en surface dans les séries et films policiers.
L’histoire s’installant à peine, les personnalités des protagonistes précèdent en importance les scènes de trafic dans les cours d’HLM et celles du travail policier pour tenter d’arrêter les têtes pensantes.
Saison 2 (6/10): Mayday ! Mayday !
Des jeunes filles de l'Est sont retrouvées mortes dans un conteneur sur le port de Baltimore. Accident ou meurtre? McNulty comme à son habitude se mêle de ce qui ne le regarde pas et fait prendre de l'ampleur à l'enquête: prostitution, drogue, vols organisés dans le port.
Cette seconde saison n'est pas mal ficelée mais plutôt pâle dans son fond. L’amateurisme de certains blancs au jeu (les trafiquants appellent le trafic de drogues « the game ») n’aide pas à l’intrigue, leur incompétence créant chez moi de l’indifférence au lieu de la désapprobation ou de l’empathie.
Avec le recul et le visionnage des saisons suivantes, on s'aperçoit qu'il s'agit d'une sorte de transition, certes assez longue. En somme, les implications du trafic de rue sont plus vastes lorsqu'on suit l'argent.
Saison 3 (8/10): La communication passe enfin !
Le sujet s’élargit : politique, la course aux statistiques dans la police, initiative impensable d’un major de la police pour changer les choses, réinsertion d’anciens détenus dans la vie active, corruption et blanchiment d’argent, trahison. Et j’en oublie sans doute. Tout cela sans s’égarer ou ennuyer !
J’ai dès lors compris que The Wire n’était pas une simple série TV, mais un succès de plus au palmarès du diffuseur HBO. L’histoire s’encre, on s’attache à des personnages et en haït d’autres. J’en retire également un message qui rappelle une triste réalité : lorsqu’une personne souhaite changer des aspects négatifs de la société, elle se retrouve rapidement isolée et mise au placard par ceux dont les intérêts clairs (l’argent) comme flous sont mis en péril.
Saison 4 (10/10) : Reçu 5 sur 5.
Pendant que les histoires des grands perdurent, cette quatrième saison jette la lumière sur les racines de la situation quasi apocalyptique de Baltimore. 1- les ambitions. 2- l’éducation. L’argent et la drogue ne font qu’alimenter des maux plus profonds et anéantir tout espoir.
Concernant les ambitions, le sujet se retrouve dans pléthore d’œuvres. L’échec éducatif un peu moins. On en a conscience, c’est plus gênant. Personne n’a le courage, les moyens et les idées pour réformer l’éducation en profondeur. Vous non plus major.
Dans la lignée de la saison 3. En mieux.
Saison 5 (8/10) : Over.
Le désespoir. Le système ne changera pas. Alors il faut le manipuler pour atteindre ses fins. Créer un ennemi public, un homme à abattre. Ouvrir le pot de miel artificiel pour mettre en route la machine à images qui fait s’activer les planches et couler l’encre. De toutes façon, à quoi servent les budgets quand l’endettement peut être sans fin.