Saison 1 (7/10) :
Si on peut avoir du mal à entrer dans cette série policière tant la mise en scène est fade et a priori du niveau d'un banal téléfilm, reconnaissons qu'en définitive, ce "Suspect n°1" a des arguments à faire valoir. Le scénario a beau ne rien avoir d'extrêmement original, celui-ci s'avère plus subtil qu'au premier abord. C'est surtout cet aspect pénible, difficile, épuisant des enquêtes qui est fort bien montré, à l'image de personnages loin d'être des flics incollables ou incroyablement attachants.
Ici, la place est au vrai, au concret, ce qui rend cette première « saison » (seulement 115 minutes) d'autant plus juste et réussie. Et comment ne pas parler d'Helen Mirren, absolument divine et dont la classe ne cesse d'impressionner à chaque seconde, s'offrant même le luxe de « créer » (la série est adaptée des romans de Lynda La Plante) l'un des plus beaux personnages télévisés depuis longtemps. Bref, malgré une forme très typée, « Suspect n°1 » n'en est pas moins de fort bonne qualité sur le fond et dans l'interprétation : c'est déjà pas mal.
Saison 2 (7/10) :
S'appuyant sur les solides bases d'un premier épisode de qualité, cette « deuxième saison » (plutôt un téléfilm en deux parties) fait le boulot. Intrigue convaincante, interprétation de qualité, héroïne magnifique... Il n'y a toujours pas de quoi sauter au plafond, mais nous sommes dans le polar propre, sérieux et même légèrement politique : du travail de pro.
Saison 3 (7/10) :
Il m'a toujours paru curieux que l'on puisse considérer deux téléfilms de 100 minutes comme une saison entière, mais l'intérêt de la télévision anglaise étant très légèrement au-dessus de la nôtre, on passera sur cette formulation un peu curieuse... D'un point de vue purement qualitatif, les « saisons » elles ne changent pas vraiment. Toujours aussi classique dans leur traitement et dans leurs intrigues, elles ont comme toujours le mérite de prendre leur temps pour rentrer dans les détails (même les plus sordides parfois) et à nous offrir des personnages avec un minimum d'épaisseur, la qualité des différents interprètes (l'exceptionnelle Helen Mirren en tête bien sur, mais n'oublions pas pour autant des figures devenues depuis bien plus familières telles Mark Strong, Ciaràn Hinds et David Thewlis pour ne citer qu'eux) ne faisant que confirmer cette impression.
De plus, ce souci évident d'être toujours le plus réaliste possible, que ce soit dans les différents rapports entre personnages que dans le déroulement de l'enquête emporte la mise car ne tombant jamais dans une facilité ou une trop grande banalité qui aurait sans doute fini par nous faire décrocher. Les amateurs de grandes envolées lyriques et de récits déjantées risquent donc de ne pas se sentir beaucoup concernés, mais pour tous ceux appréciant un travail efficace et bien fait, ce « Réseau de la honte » saura largement remplir son contrat.