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Swimming with Sharks : Courte adaptation d’un film méritant d’être plus connu

Remake au féminin du film homonyme de Georges Huang qui s’est brûlé les ailes en réalisant un long métrage pertinent et efficace sur la machine Hollywoodienne. Malgré ce premier coup d’éclat, sa carrière ne décollera jamais par la suite. Comme quoi se frotter à cette industrie, en étant trop critique ou franc, peut être fatal.


N’étant pas un adepte des adaptations sérielles de films plus ou moins cultes, sauf à de très rares exceptions (Hannibal, Bates Motel), je me suis laissé tenter par la prestation de Diane Kruger, une des rares actrices à alterner les films européens (Visions de Gozlan) et américains (Inglourious Basterds), avec un rythme assez soutenu depuis 2002 (Mon idole avec Canet). Cette dernière reprend les traits du personnage anciennement joué par Kevin Spacey, sans atteindre le degré de sadisme de ce dernier. Revoyez le film et vous comprendrez.


La vraie surprise de cette série est la jeune actrice, Kiernan Shipka, interprétant Lou voulant faire ses preuves dans cet univers impitoyable, malgré des problèmes d’écriture dans son personnage. En effet, l’aspect mystérieux de ce dernier s’estompe beaucoup trop vite (dès le premier épisode, Ouch…), en enlevant le côté ordinaire, très bien joué par Franck Whaley, qui faisait la force du film originel. Comme si les scénaristes voulaient démontrer qu’un homme ou une femme ordinaire ou d’apparence saine ne peut pas aller aussi loin dans les actes, dans son domaine professionnel, pour réussir. Cela entretient une illusion tout à fait stupide car n’importe qui est capable des pires monstruosités. On le voit tous les jours aux informations ou dans les faits divers.


Concernant les deux actrices citées, un soin tout particulier a été apporté aux costumes qu'elle portent pour exprimer l'évolution des différents personnages, au fur et à mesure de l'histoire.

Bien évidemment, nous retrouvons les paroles et actes toxiques, que chacun peut subir sur son lieu de travail, mais leurs impacts sont amoindris car ils sont expédiés, en permanence, pour faire avancer le récit, pour que le spectateur ne s’ennuie pas. C’est un comble dans la mesure où la série est censée aller plus loin que le film (de 90 minutes) dont elle est issue. De plus, le harcèlement moral et psychologique, très présent dans le film de 94, est remplacé, ici, par un jeu constant de manipulations entre les personnages pour conserver un certain pouvoir ou obtenir ce qu’ils veulent.


Après je trouve dommage qu’Erika Alexander ne soit que la caution noire ne faisant que des apparitions furtives car son personnage est à peine esquissé. J’aurai voulu en découvrir davantage. A noter que la créatrice du show, Kathleen Robertson, ayant fait ses débuts dans Beverly Hills sous les traits de Clare Arnold, joue la mère de Lou.


Les autres acteurs font le taf, sans se démarquer véritablement, sauf un : Donald Sutherland dans l’un de ses derniers rôles dans la peau d’un individu important à Hollywood, comme souvent, exécrable et malsain. Il s’est clairement spécialisé dans ce type de rôle tout au long de sa carrière, malgré des rôles plus normaux qu’il a joué dans Des gens comme les autres ou Six degrés de séparation. Que ce dernier repose en paix !


Heureusement, la relation toxique entre Joyce (Diane Kruger) et Lou est assez prenante pour tenir en haleine jusqu’au bout. La durée "sitcom" des six épisodes (25 à 20 minutes) aide à cela car il y a très peu de temps morts. Le générique est intéressant en reprenant la symbolique de la rose pour décrire les femmes présentes. Effectivement, ce n’est pas parce qu’elles sont belles qu’elles n’en sont pas moins dangereuses pour autant.


Cette série doit inciter à (re)découvrir le film dont elle est inspirée. Datant de 1994, il reste, diablement, d’actualité sur les conditions de travail que subissent certaines salariés et pas seulement dans le domaine de la production cinématographique à Hollywood. Je vous invite à ne pas passer à côté du visionnage de son premier film. Comme quoi, on vit toujours dans un monde de requins !

Créée

le 2 juil. 2024

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Hawk

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