Syndrome E, adaptation d’un roman de Franck Thilliez, avait tous les ingrédients pour électriser son public : un duo d’enquêteurs, des complots à couper le souffle, et une dose de mystère bien dark. Mais au lieu de nous tenir en haleine, la série finit par ressembler à une enquête menée avec une lampe torche déchargée : ça avance, mais dans le noir, et on ne voit pas toujours où ça veut aller.
L’histoire suit Franck Sharko et Lucie Hennebelle, deux flics aux personnalités contrastées, qui plongent dans une affaire mêlant des cassettes vidéo mystérieuses, des morts inexplicables, et un complot scientifique troublant. Tout ça a l’air excitant sur le papier, mais l’exécution peine à rendre justice au potentiel du matériau original.
Le casting, pourtant prometteur, lutte pour insuffler de la vie à des dialogues souvent plats et à une mise en scène qui manque d’ambition. Sharko, censé être un flic torturé et fascinant, passe pour un stéréotype du flic sombre avec des problèmes personnels en solde. Lucie, de son côté, oscille entre moments d’héroïsme et scènes où son personnage semble écrit à la va-vite.
Visuellement, la série essaie de créer une ambiance oppressante, mais elle tombe souvent dans les clichés du genre : éclairages glauques, décors industriels fatigués, et un montage qui abuse des plans inutiles pour tenter de créer du suspense. Malheureusement, le résultat est plus soporifique qu’intense.
Le rythme est un autre problème. Là où le roman de Thilliez dégage une tension nerveuse, la série s’éparpille dans des intrigues secondaires mal exploitées et des longueurs qui cassent toute dynamique. À chaque épisode, tu espères que l’intrigue s’emballe enfin, mais elle préfère marcher au ralenti, comme un thriller qui aurait peur de se précipiter.
Le plus frustrant, c’est l’incapacité de Syndrome E à exploiter son intrigue de manière percutante. Les concepts scientifiques et psychologiques, pourtant fascinants, sont survolés ou mal expliqués, laissant le spectateur dans une confusion frustrante. Les rebondissements, censés choquer, tombent souvent à plat faute d’une vraie montée en tension.
En résumé : Syndrome E est une tentative honnête mais ratée de transposer l’univers de Thilliez à l’écran. Une série qui aurait pu être une plongée captivante dans le thriller psychologique, mais qui reste engluée dans des choix narratifs maladroits et une exécution qui manque de nerf. À regarder seulement si tu es fan de Thilliez… et que tu veux te convaincre que le livre reste toujours mieux.