Taxi Driver est une série coréenne qui raconte l'histoire d'un ex-soldat des forces spéciales, chauffeur de taxi la journée et justicier la nuit, pour le compte d'une organisation secrète qui venge les honnêtes citoyens ayant subit toutes sortes d'injustices. La série est adaptée d'un livre intitulé "Taxi Deluxe" et à mon humble avis, elle aurait mieux fait de garder le nom original plutôt que de choisir "Taxi Driver" qui évoque forcément le petit film méconnu d'un certain Scorsese... mais bref, passons.
Sur le papier, le Pitch est honnête, plutôt prometteur, bien que la formule semble avoir déjà été exploitée. Nous retrouvons l'une des thématiques phares du cinéma coréen : la vengeance. Il faut néanmoins noter une petite variation, étant donné que les protagonistes ne se vengent pas eux-mêmes (en tout cas, pas directement).
Taxi Driver se distingue pour son traitement de la vengeance. Celle-ci se fait par l'intermédiaire d'une société, comme si l'objectif était de la "professionnaliser". Les justiciers écoutent la victime, ils se concertent pour décider s'ils doivent accepter l'affaire avant de voter à mains levés, ils enquêtent... Comme si la vengeance n'était qu'un service parmi tant d'autres. Ce point de vue en dit beaucoup sur la violence de la société sud-coréenne, mais nous reviendrons sur ce point d'ici peu.
Ce groupe de vengeur est composé de 5 personnages : Kim Do-ki (Lee Je-hoon), l'homme d'action, beau gosse, charismatique et taciturne, Go Eun (Pyo Ye-jin) qui joue le rôle du geek en fauteuil (bien qu'il soit amusant de voir que physiquement, elle est assez éloignée des stéréotypes autour de ce type de personnage), le duo comique d'ingénieurs composés de Park Jin-eon (Bae Yoo-ram) et Choi Kyung-goo (Jang Hyuk-jin) et du "PDG" de la société, Jang Sung-chul (Kim Eui-sung), plus âgé et plus sage. Vous l'aurez compris, les personnages sont aisément identifiable car ils correspondent à des rôles plus ou moins stéréotypés.
Mais alors pourquoi ma note est 10/10 ? Tout simplement car derrière l'aspect décontracté de la série, qui se veut comme un divertissement sympathique, les créateurs de la série Lee Ji-Hyun et Sang-ho Oh traite avec justesse et précision les maux de la société sud-coréenne. Chaque victime à venger est un moyen de pointer du doigt de véritables sujets de société tels que : le comportement abusif de certains patrons qui exploitent leurs employés, les arnaques téléphoniques, le harcèlement scolaire, la corruption des élites... Mais le véritable tour de force de la série est de ne jamais se répéter. Chaque victime est un cas totalement différent, malgré deux saisons comportant chacune 16 épisodes d'une heure. De plus, comme souvent chez les coréens, la série brille également pour son habilité à mélanger les genres, passant d'une violence extrême aux blagues potaches. Sans spoiler, nous retrouvons également cette particularité coréenne d'aller droit au but et cela dès le premier épisode...
J'ai mis près de 3 jours à dépasser les 10 premières minutes de l'épisode 1... Puis il ne m'a fallut que 2 jours pour terminer la première saison. Finalement, la série est à l'image de sa musique. Lorsque j'ai écouté le générique pour la première fois, je me suis dit : c'est quoi de délire ?
3 jours plus tard, cette même musique devenait ma sonnerie de téléphone.