« Terror in resonance » fait parti des anime très courts, à peine 11 épisodes, pouvant se binger – ce que j’ai fais – très vite. L’histoire est passionnante, originale et particulièrement réaliste.
« Nine » et « Twelve » deux ados inséparables posent des bombes à Tokyo et décident de « jouer » avec les forces de police en leur faisant faire des énigmes pour retrouver la bombe Avant qu’elle n’explose. Les énigmes étant des références aux mythologies plutôt pointues.
Mais pourquoi font-ils cela ? On comprend très vite qu’ils ont vécu un traumatisme dans leur enfance, il est certains que leurs actes du présent, sont des vengeances à leurs vécus du passé. Ce qu’ils ont subi exactement ? On ne le saura évidemment que dans les derniers épisodes. Pour enquêter sur leurs méfaits : un ancien policier reconverti de force en archiviste. Il désirera essentiellement les coincer, mais il veut aussi comprendre leurs motivations, pour cela, c’est Lui et lui seul qui va tenter de remonter dans leurs passés, et de ce fait, aura finalement de l’empathie pour eux.
Des ados terroristes, la police qui enquête : tenir onze épisodes de vingt minutes, ça semble un peu trop long pour les scénaristes, les premiers épisodes se ressemblent : une énigme, un attentat, une enquête. Au cinquième épisode, il se passe quelque chose qui compléxifie le scénario basique : l’arrivée d’une antagoniste, une mystérieuse « Five » : jeune femme très brillante, chercheuse qui en veut à la peau des ados, surpassant largement ce que son statut lui permet de faire : et cela du à une rancune personnelle. Et offrant de fait des épisodes plus saisissants : une partie d’échecs dans un aéroport ou une bombe posée sur l’amie de « Twelve » dans une grande roue, offrent des moments vraiment forts, imaginatifs et émouvants.
L’ensemble tient la route, remontant à 2014, donc encore tout récent : il évoque le terrorisme avec réalisme, et le graphisme est particulièrement spectaculaire durant ces scènes là – le traite comme un vrai problème – et raisonna profondément dans l’actualité en 2013 et en 2015 en France. L’anime nous montre le Tokyo d’aujourd’hui, le monde d’aujourd’hui : l’Internet (« Tor », le célèbre navigateur y est cité et d’autres sites comme « You Tube » et « Google » sont à peine détournés), la technologie et ce que l’on peut faire avec.
Aucun des personnages principaux ne peut provoquer l’empathie chez le spectateur, par leurs actes, même Lisa, la camarade de « Nine » et « Twelve » qui devient vite leur complice, dont l’histoire nous est parfois raconté de son point de vue, est irritante et en grande partie inutile (si ce n’est de faire ressortir l’humanité chez ses deux « amis »), l’antagoniste principale est purement sadique (sa voix française m’a horripilé), le flic qui enquête n’apparaît jamais attachant.
Et pourtant à la toute fin, j’ai eu la gorge très serrée. « Terror in resonance » est donc une histoire d’anti-héros.
Je finis par l’évoquer le soin apporté aux bandes-sons, très rares mais toujours placés dans des moments suspendant le récit, déjà pas folichon, pour offrir des séquences mélancoliques.