Ce thriller raconte l'histoire de huit personnes qui se retrouvent enfermées dans un immeuble mystérieux. Chacune d'elles se voit attribuer une chambre à un étage correspondant à un chiffre choisi au hasard. À chaque minute passée dans cet espace clos, elles accumulent de l'argent. Rapidement, elles découvrent qu'elles ne sont pas égales, ayant été classées selon le chiffre choisi. Cette inégalité crée des tensions, faisant émerger deux factions : d'un côté, les "forts", motivés par l'appât du gain, égoïstes, violents, et aux désirs pervers ; de l'autre, les "opprimés", véhiculant des intentions plus pures comme l'entraide, le partage et la tolérance. Un seul point commun à l'ensemble : la vie ne les a pas épargnés. La série dresse alors un portrait sans concession des travers de notre société, où la domination des uns sur les autres semble inévitable, et où les valeurs humaines sont sacrifiées sur l'autel des ambitions personnelles. Enfermés dans cet immeuble sans connaître les règles à suivre, certains personnages sombrent progressivement dans la folie, perdant parfois toute raison. Ils se laissent peu à peu dévorer par leurs vices, entraînant une escalade de violence et de perversion. L'absence de cadre exacerbe leur descente aux enfers, soulignant ainsi l'importance de normes et de repères dans une société. Les flashbacks réguliers nous permettent de découvrir les raisons de leur présence, bien que plusieurs questions cruciales restent en suspens. Le jeu d'acteur, bien que stéréotypé, parvient à marquer les différences entre les diverses catégories sociales représentées. La chute progressive des personnages dans le désespoir, leur volonté d'asservir l'autre, tout cela crée un parallèle intéressant avec la société contemporaine. Quelques incohérences scénaristiques viennent cependant entraver l'histoire, et l'on termine la série avec plus de questions que de réponses. Le spectateur est laissé face à une accumulation de perversion, de violence, et de décadence, le tout culminant dans une fin qui laisse à désirer. On reste avec cette impression d'avoir perdu son temps, car au final, il n'y a rien ! Peut-être est-ce là la volonté du scénariste : peindre une vision sombre de la société actuelle, nous laissant perplexes, en nous renvoyant la responsabilité de cet échec collectif. Comme si l'on nous disait : "Tu en es à l'origine par tes choix, c'est donc à toi de trouver la solution, car moi-même, je ne l'ai pas." On sort de cette série tout aussi perplexe et hagard que les personnages, envahis par un désespoir teinté de philosophie, nous rappelant cette vérité que nous avons oubliée, pris par nos quotidiens respectifs : nous sommes nous-mêmes coincés dans notre propre immeuble, avec ses 8 milliards d'étages. Une question subsiste : à quel étage sommes-nous ?