Série inexpressive mais d'une qualité et régularité sans faille

Je suis trop jeune pour avoir connu la guerre froide et les années 80. De ce fait, le contexte de la série pouvait déjà me rendre curieux. Je n'avais effectivement pas encore vu de séries, même en faisant abstraction des espions, sur cette période.

Je n'ai jamais été déçu en 6 saisons. Ce qui en fait quelque chose d'absolument remarquable et rare. Les doutes que je pouvais avoir au début ne se sont jamais montrés légitimes. J'ai toujours une petite appréhension pour les thrillers américains face aux britanniques (je n'ai pas aimé Fargo, ni True Detective. Dexter est parti en couille, etc). De plus, la complexité que j'imaginais du monde de l'espionnage me laissait penser que la frontière entre le réalisme et l'irréalisme serait très fine. Et donc dangereuse pour la crédibilité de la série. Ce n'est pas le cas.

J'ai trouvé la série d'une bonne qualité, et d'une grande régularité. Si la série ne m'offre pas de séquences jouissives, elle ne baisse jamais le pied : Aucune scène n'est décevante ou ennuyante. Et qu'importe que cela respecte ou non la réalité, je n'ai en tout cas rien trouvé d'assez grossier dans son traitement de la Guerre Froide et de l'espionnage. Et nos deux espions principaux sont excellents.

C'est donc une série recommandable. Elle me donne le même sentiment que le dernier jeu Tomb Raider : Aucun frisson, aucune émotion, aucun coup de coeur. Mais c'est dans le thème, entre la froideur russe et une période peu propice au sentimentalisme. Pour autant, The Americans c'est aussi aucun temps faible, aucun répit tout au long de l'aventure. Et c'est finalement accrocheur, même si il manque peut-être un petit quelque chose pour la hisser plus haut.