The Americans par dylanesque
J'entends beaucoup de camarades se plaindre du fait que la série ne les rend pas accro. Qu'ils ont du mal à vouloir enchaîner avec l'épisode suivant. Que c'est très bien foutu mais qu'il lui manque quelque chose. Je suis à peine d'accord. Ou plutôt, je pense que l'aspect addictif ne devrait pas faire partie des attentes, même sur FX où The Shield ou Justified nous ont habitués à ça. The Americans évolue à son propre rythme et dès le pilote (dont j'avais déjà parlé ici), impose avec beaucoup d'assurance un univers bien à elle. Un univers certes assez sombre et hermétique, mais après tout, il est ici question de la guerre froide et d'espionnage.
On a là un bel exemple de première saison qui ne fait quasiment pas un faux pas et mène sa route et les enjeux de ses personnages à bien jusqu'à la dernière minute. C'est très solide et maitrisé du début à la fin. Le travail sur l'écriture et la réalisation sont exemplaires, tout comme la performance des acteurs. Je n'avais jamais vu ni Matthew Rhys ni Keri Russell auparavant (Brothers & Sisters et Felicity me sont passés au-dessus de la tête) et ils m'ont hypnotisés avec ou sans perruques, aussi bien en agents doubles qu'en couple au bord du divorce.
Même chose pour Noah Emmerich, une découverte pour moi et une présence aussi inquiétante que rassurante pour un personnage qui gagne en complexité à mesure que son enquête avance. Et le reste du cast n'est pas en reste, avec par exemple une Margo Martindale toujours à la limite du cabotinage mais qui ne tombe jamais dedans. Même les gamins jouent bien, ce qui devient rare.
Et même si elle est ultra-solide, la série ne cesse de surprendre, de trouver de nouvelles couleurs au détour d'un épisode plus mélancolique, d'un autre plus contemplative ou d'un autre basé sur l'action. Souvent, elle mélange tout ça à la fois et ça donne des épisodes aussi puissants que "The Clock", "Safe House" ou "Only You". Ca donne des intrigues aussi bouleversantes que le faux mariage entre "Clark" et Martha ou que la manière dont Nina doit se retourner contre Stan, pour ne citer que deux exemples.
En explorant certains territoires déjà défrichés par d'autres séries, The Americans parvient à raconter quelque chose de nouveau, à sa façon. Une histoire d'espionnage, l'histoire d'une époque et surtout des histoires d'amour, où chaque personnage aura eu l'occasion de briller par sa densité. Dès le pilote, je me demandais ce que la série pourrait bien raconter sur le long terme, si une deuxième saison ne serait pas une erreur digne d'Homeland. Au final, je suis ravi de la décision de FX et je serais au rendez-vous l'année prochaine.