On aurait pu avoir une série passionnante avec un personnage proche d’un Robin des Bois filmé de façon moderne, ivre de vengeance, ayant pris l’identité d’un bourreau exécutant ses basses oeuvres dans le fief même de son pire ennemi. Chouette idée.
Malheureusement, réalisation loupée.
J’imagine que l’équipe a voulu se démarquer des séries GoT et Vikings, d’un point de vue esthétique. Pourquoi pas, mais le résultat est complètement nul, à mon avis.
Ainsi, les éclairages. Ceux-ci évoquent par moments les clips vidéo des années 80. Quelques bougies dans une salle, et la voilà baignant totalement dans une lumière orange et chaleureuse. Une scène nocturne dans un village ou une forêt se voit écrasée sous de puissants projecteurs.
Quant au son, qu’il s’agisse des bruitages ou de la musique, c’est la catastrophe. La ballade du générique est mielleuse et romantique et ne correspond pas à l’ambiance de la série, pareil pour la musique additionnelle. Les bruits de fond sont omniprésents : un domestique torche le cul de son maître, on discerne le frottement du papier ; scène de rue ou de groupe, tout se mélange en un brouhaha désagréable. Mais le pire, c’est le bourdonnement. Très atténué durant les scènes sereines (comme le vol d’un avion haut dans le ciel), il s’amplifie en un grondement menaçant durant les scènes dures, il ne s’arrête ja-mais, et une fois qu’on a pris conscience de sa présence, on entend plus que lui. Je comprends bien que le but est d’instaurer une tension de tous les instants, mais c’est totalement artificiel et aussi désagréable que des acouphènes.
Tout ça a fini par éveiller la mauvaise foi qui sommeille en moi et j’ai commencé à voir le diable dans les détails, comme pourquoi certains personnages ont les dents toutes pourries alors que d’autres non ? Pourquoi dans cette scène de galop la prairie derrière sautille aussi ?
Pour moi, The Bastard Executioner est d’ores et déjà jetée aux oubliettes.