Regarder The Bear s'accompagne d'un étrange sentiment de contentement. Voilà une série qui filme le travail dans toute sa dureté. Voilà un montage qui répète les gestes saccadés du quotidien de commis de cuisine. Voilà une caméra qui accompagne la respiration d'une équipe sous tension.
C'est tellement rare qu'on s'en trouve presque soulagé. Soulagé, peut-être, que l'universalité du quotidien de travailleur ai enfin trouvé un débouché dans l'univers de la série.
J'appréhendai la saison 2 car je redoutais qu'elle vienne gâcher le merveilleux mille-feuille que Christopher Storer nous avait servi avec maestro l'année dernière. Après-tout la saison 1 débouchait sur un happy-end un peu guimauve (c'était là mon seul reproche).
Il n'en est rien. Au contraire, The Bear saison 2 réussi à nous re-plonger dans l'atmosphère de graisse à frire sans pour autant sentir le réchauffé. Les plans plus larges transforment le huis-clos en carte postale presque sociale d'un Chicago comptant pour rien.
Quelques allusions à la situation économique plus tard, nous voilà aux premières loges pour assister aux doutes de personnages qui peinent à lâcher leur résignation pour se laisser à nouveau tenter par le sempiternel American Dream auquel ils avaient pourtant juré qu'on ne les y prendrait plus.
Toute la tragédie du capitalisme servit sur le grill... Chaud !