Quelle chance j'ai
Une série qui m'a fait pleurer et rire. En fait le message de cette femme n'est pas: "vit le moment présent". Mais plutôt: "qu'est-ce que je veux absolument vivre avant de mourir?" Au début de la...
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le 9 janv. 2016
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Saison 1 (8/10) :
Je ne sais pas vous, mais d'habitude, lorsqu'on parle du cancer (la maladie, pas le signe astrologique), c'est rarement pour se marrer. Le cinéma et la télévision ne font pas exception et ne serait-ce que pour cela, cette première saison de « The Big C » est un vent d'air frais ô combien salutaire. Car si la série présente bien évidemment des moments durs et on ne peut plus sérieux, c'est indéniablement la bonne humeur et le rire qui l'emporte, Darlene Hunt préférant toujours rester du côté de la comédie que du drame lourdingue qui nous aurait probablement vite lassé.
Porté par son astucieux format court (à peine 25 minutes), le résultat s'avère ainsi fort rythmé et ponctué de moments irrésistibles, sans jamais perdre de vue son propos de départ. Il n'était pourtant pas gagné ce parti pris humoristique tant celui-ci aurait pu paraître rapidement déplacé voire grossier : il n'en est rien, chaque personnage étant traité avec piquant et fantaisie, sans jamais être idéalisé ni caricaturé.
Et si Hunt n'évite pas quelques moments d'égarement et que nos héros peuvent parfois paraître un peu trop « américains », l'épatante galerie de « premiers seconds rôles » (on ne sait qui choisir entre Oliver Platt, John Benjamin Hickey et Gabourey Sidibe) et surtout Laura Linney, magnifique mélange d'émotion, d'ironie, de fantaisie et de courage tirent constamment ce premier volet vers le haut, à des années-lumières des jérémiades et du pathos que le sujet génère habituellement. Et de poser ainsi, à travers la mort, le plus beau des regards sur la vie (je déteste normalement cette formule ultra-cliché, mais en l'occurrence je dois reconnaître qu'elle s'applique parfaitement). Vivement la suite !
Saison 2 (6/10) :
Après une première saison emballante, voilà que « The Big C » nous déçoit déjà ! Si l'on rit de bon cœur et que les personnages sont toujours aussi sympathiques, l'humour est nettement plus lourd et l'intrigue a beaucoup plus de mal à se développer sur la durée, préférant se perdre en petites considérations ou sous-intrigues d'un intérêt plutôt mineur. De plus, si certaines apparitions étaient réjouissantes lorsqu'elles ne faisaient que passer, transformées en rôles secondaires celles-ci sont moins savoureuses.
Heureusement, visiblement consciente de ces difficultés, Darlene Hunt se reprend à la moitié de la saison pour nous offrir quelque chose de nettement plus abouti dans l'esprit et l'histoire, retrouvant enfin des pistes convaincantes et des situations dignes de ce nom. D'autant que les nouveaux personnages, eux, joliment interprétés par Hugh Dancy et Parker Posey notamment, sont à la hauteur. Bref, si ce second volet perd en régularité, il garde le mérite de nous faire souvent marrer et de s'améliorer nettement sur la longueur : on suivra la troisième saison avec plaisir.
Saison 3 (7/10) :
Légèrement supérieure à la précédente saison sans retrouver le niveau de la première, « The Big C » s'essouffle légèrement sans pour autant perdre vraiment de son charme ou de son intérêt. Il y a toujours ce beau parti pris de parler d'un sujet grave avec humour et distance, le tout porté par des personnages aussi imparfaits qu'attachants et bien interprétés, l'arrivée de Susan Sarandon dans un savoureux second rôle venant apporter un petit plus indéniable.
Après, c'est parfois un peu lourd et légèrement répétitif dans le propos, mais qu'importe : voilà une série avec une identité et des choix forts, capable de nous faire rire et de nous émouvoir à seulement quelques minutes d'intervalle : si ce troisième volet n'est pas le meilleur, il n'en reste pas moins de bonne tenue.
Saison 4 (8/10) :
Quatre épisodes seulement (d'une heure, cette fois-ci), mais largement suffisant pour conclure cette étonnante série en beauté, cette quatrième saison retrouvant même le niveau de la première, et ce même si le registre est ici nettement plus dramatique (et pour cause). C'est simple : Darlene Hunt fait tous les bons choix, que ce soit une grande sensibilité ou bien une réelle pudeur pour accompagner son héroïne dans la mort, le tout sans oublier (tout de même) quelques jolies notes d'humour de-ci de-là, avec ce qu'il faut de retenue et d'intelligence pour que cela s'intègre parfaitement au récit. Pas grand-chose à rajouter, si ce n'est remercier une fois encore sa créatrice et son excellence actrice principale pour nous avoir offert ce beau moment de télévision, prouvant que si le propos est évidemment capital, la manière dont il est traitée l'est tout autant. Une conclusion idéale pour une série qui l'était presque tout autant.
Critique globale (7/10) :
Ayant mis des notes assez différentes à chaque saison, j'avais vraiment le choix pour ma note finale... et ai finalement ce sept légèrement intermédiaire. Car oui, même si la série a des petits moments d'égarement et s'avère quelque peu inégal sur la durée, elle garde toujours une fraîcheur, une sensibilité et un humour salutaire, le tout porté par des personnages étonnants et excellement interprétés (si on pense évidemment à Laura Linney, John Benjamin Hickey en frère impossible n'est pas en reste).
Parler du cancer, presque tout le monde peut le faire. Réaliser une série sur le sujet avec autant d'impertinence et de recul, assaisonné de dialogues hauts en couleurs et d'une joie de vivre peu commune, ça, peu de gens en sont capables. Darlene Hunt en fait partie, et c'est indéniablement la clé de cette belle réussite télévisuelle.
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Créée
le 25 avr. 2018
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