God Save the Queen !
En tant que fane de l'Histoire britannique , j'attendais avec grande impatience cette série. Et je n'ai pas été déçue ! Tout d'abord la reconstitution historique est brillante , les manoirs...
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le 6 nov. 2016
40 j'aime
8
Elégance, classe, faste et grand casting. La petite et la grande histoire se rencontrent.
Saison 4 : Après une saison 3 soyeuse mais un brin anecdotique dans les sujets qu’elle traitait et qui a vu une royale Olivia Colman reprendre le sceptre de Claire Foy, le joyau de Netflix revient et se pose de nouveau en majesté. Un récit accrocheur et une exécution invariablement somptueuse (cette photographie…) servent un scénario d’une formidable richesse, qui couvre à la fois l’arrivée de Diana dans la famille royale pour l’intime et celle de Thatcher au pouvoir pour le politique.
En ce sens, la série doit gérer un cap sensible dans sa narration, car elle s’empare désormais d'évènements encore frais dans la mémoire collective. Mais elle parvient encore à surprendre et à maintenir le délicat équilibre entre fresque historique et soap royal, entre faits réels et nécessité fictionnelle. Si elle tape un peu plus fort sur les membres de la couronne, et en particulier sur Charles, Prince immature, egocentrique et jaloux de la popularité de se femme, on est loin de la violence des tabloïds anglais que la famille royale endure quotidiennement. The Crown continue malgré tout à humaniser une institution rigide et à vulgariser l’image d’Elisabeth II.
La mise en scène est toujours flamboyante, ne se contentant jamais d'exposer les faits mais les faisant résonner auprès de chaque personnage. Des incarnations magnifiques, entre confirmation (Oliva Colman, Helean Bonham Carter) et révélations. La jeune Emma Corrin capture parfaitement les désillusions et le mal être de Lady Di, figure dramatique sacrificielle intensément romanesque. L’interprétation très ampoulée de Thatcher par Gillian Anderson peut faire débat, mais elle donne corps avec force et conviction à ce personnage controversé qui aura profondément transformé le Royaume-Uni. Et son jeu très expressif n’empêche par les nuances. Elle ne fait pas de la Dame de Fer un robot déshumanisé, mais ne la rend pas sympathique pour autant.
Cette quatrième saison de The Crown, la dernière avant un nouveau et ultime changement de cast, s’avère donc d’une extraordinaire densité, jouant souvent sur un fil avec les faits historiques et rompue à des exigences formelles toujours plus élevées.
Plus ROYALE que jamais.
Saison 5 : La série royale de Netflix évolue chaque saison en même temps qu'elle saute des décennies. La dimension historique cède forcément un peu de terrain au sensationnel, d'autant que son public est de plus en plus nombreux à avoir vécu ce qui est raconté à l'écran et s'est forcément forgé sa propre opinion. The Crown s'identifie de plus en plus clairement comme un soap, et assume enfin la fictionnalisation de la vie de la famille royale.
Cette décennie, les années 90, est évidement principalement marquée par la séparation et les frasques de Charles et Diana, matériel éminemment croustillant et romanesque. Mais la série s'en écarte fréquemment pour revenir aux marqueurs politiques de l'époque et offrir quelques digressions toujours fascinantes, comme l'épisode consacré au valet de Mohamed Al-Fayed.
En outre sa production value reste inégalable, on s'émerveille de ses décors et de ses costumes somptueux, la reconstitution est toujours aussi rigoureuse et la mise en scène d'une grande élégance. Bref, The Crown brille toujours autant, portée par une interprétation stellaire. Sur ce dernier point, Dominic West fait sans doute un Charles un peu trop charismatique, mais Imelda Staunton incarne parfaitement l'autorité pincée d'une reine un peu dépassée par l'évolution de la société et les désordres au sein de sa propre famille. Mais c'est surtout Elizabeth Debicki qui impressionne en Lady Di. Le mimétisme vocal et corporel est fascinant, perturbant même parfois. Elle rend la Princesse de Galles terriblement humaine, fragile et déterminée. Une masterclass es-biopic.
A une saison de la fin de la série, The Crown reste l'un des plus beaux joyaux dans la vitrine Netflix.
Saison 6 : La première partie de cette ultime saison est principalement centrée sur Lady Di, forcément, et les derniers mois de sa vie partagés avec Dodi Al-Fayed . Moins politique, plus soap, globalement moins intéressante mais plus juicy, ces premiers épisodes sont malgré tout porté par la toujours aussi troublante ressemblance de Elizabeth Debicki avec la Princesse de Galles. Le saut dans le temps après son accident est très préjudiciable à la série. Le focus est porté sur William, son deuil, sa rencontre avec Kate… quel ennui ! Encore moins passionnant qu’un téléfilm Lifetime. Heureusement, les deux derniers épisodes remettent Elizabeth II sur le devant de la scène, nous rappelant quelle grande série fut The Crown, et donnant (enfin) la pleine mesure du jeu de Imelda Staunton.
Malgré cette dernière saison en-deçà dans ce qu’elle a à raconter, The Crown restera le joyau de Netflix, impressionnant de sa reconstitution historique et à la direction artistique parmi ce qui s’est fait de mieux dans le monde des séries TV.
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Créée
le 11 janv. 2024
Critique lue 91 fois
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