Je ne comprends pas la hype. Cela pourrait résumer tout ce que je pense de The End of the F***ing World. Erigée en nouvelle égérie de la coolitude pour Netflix, je crois que je ne suis pas (plus ?) dans la cible.
Je ne suis pourtant pas contre un peu d'anti-conformisme dans ma fiction (je porte encore en 2018 Fight Club dans mon coeur), mais là, ça ne passe pas. Belle photo pourtant. Mais tout est tellement embaumé dans un anti-conformise de posture que je suis tellement déconnecté. Cette pose qui célèbre le mépris des conventions et qui fait l'éloge de l'irrévérence à chaque scène, ça ne connecte pas chez moi. On voit des bribes de nuances par ci par là, mais c'est trop peu timide malheureusement. C'est aussi ce que je reproche à American Honey et un peu à The Florida Project (films que j'ai beaucoup aimé) : ériger en cool la posture anti-système sans trop de demi-mesure.
Et quand chaque scène est accompagné d'un "nostalgic 60s indie rock song" (je cite les sous-titres malentendants de Netflix), on voit que la série veut élever des moments vides par des morceaux cool. C'est le syndrôme Gardiens de la Galaxie : l'omniprésence de la musique en guise de cache misère. Brosse toi les dents sur du Artic Monkeys et je trouverais ça génial.
Et cette voix-off... C'est très difficile et ça peut donc très facilement être un échec et c'est le cas ici : je prends ça comme un aveu, un aveu de ne pas réussir à faire passer du sens par les dialogues et la mise en scène. Un gimmick que peu de films ont réussi à maitriser (Fight Club, mais aussi Adaptation ou encore dans le cinéma de Scorsese), mais qui peut vite tourner à l'effet de style pompeux. Celle-ci ne fait pas exception et c'est une autre raison qui m'a totalement convaincu que j'étais en face d'une oeuvre à l'intention louable (une quête d'humanité, meilleur arc narratif qui soit), mais à l'éxecution tellement déceptive.
Dommage.