Après ma récente "série noire" de "bouses" (n'ayons pas peur des mots) vues sur Netflix, il me fallait contre-attaquer avec du lourd, de la pure qualité, du brillant, du "à voir de toute urgence" et surtout un programme créé par le papa de Downton Abbey, rien que ça !!!
Forcément, quand Netflix sollicite Julian Fellowes (qu'on ne présente plus) pour mettre en boîte une mini-série sur l'origine du football, un sport inventé par les Anglais, on ne peut que se réjouir. Sortie il y a près d'un an (oui, j'ai un tout petit peu de retard ), The English Game parvient en 6 épisodes à nous captiver sur un sujet sportif qui n'est pas forcément la tasse de thé de tout le monde. Oui, parce que bien que ce sport, initialement créé par des sportifs universitaires huppés, était pratiqué par les hommes de la Haute Société, son succès a été si fulgurant qu'il s'est très vite répandu parmi la classe ouvrière, une majorité écrasante dans laquelle se cachait des talents, voire des légendes...
Le programme suit donc les dernières phases de la Coupe d'Angleterre au sein de laquelle s'affrontent de prestigieuses "vieilles" équipes comme les Old Etonians et de nouvelles équipes d'ouvriers comme celle de l'usine textile de Darwen. A travers un contexte de lutte des classes féroce, de balbutiements du féminisme, se pose la question de la professionnalisation des sportifs lorsque le président de l'équipe ouvrière de Darwen sollicite deux joueurs écossais renommés pour augmenter les chances de son club, s'attirant par là les foudres des bourgeois conservateurs qui président la Ligue de Football.
N'étant absolument pas fan de football, j'ai néanmoins été tout de suite conquise par cette flamboyante reconstitution historique. Peut-être parce que justement, il n'est pas uniquement question de sport, mais de bien plus que cela !
Comme la triste condition des femmes, dont certaines entendent bien se révolter, profitant de ce vent de contestation sociale et de renouveau qui brouille les frontières entre les différentes castes de la société.
The English Game est vibrant d'humanité, défendant haut et fort les valeurs universelles du sport, celles qu'on a, il me semble, perdu en cours de route depuis... Le tout est porté par un casting absolument magnifique et impeccable, tout comme le scénario, la réalisation, la photographie, les décors & les costumes. Dommage que ce soit justement une mini-série tant on aurait aimé en profiter davantage. Mais comme il s'agit d'un traitement (partiellement) biographique des célèbres footballeurs Arthur Kinnaird, Fergus Suter ou encore Jimmy Love, on comprend mieux pourquoi les six épisodes se suffisent finalement à eux-même.