On a déjà lu le livre, ce qui explique probablement pourquoi on a déjà un a priori négatif sur la série. Le livre, écrit avec les pieds, est ce genre de page turner insupportable qui sort tout droit des ateliers d’écriture dont sont friands les – mauvais – écrivains américains. Pire, il se veut un crossover malin de deux vaches sacrées : Alien et Blade Runner.
Dans un futur proche, trois planètes s’affrontent : la Terre, planète privilégiée, Mars, en pleine terraformation, et les Planètes Extérieures (au delà de la Ceinture d’astéroïdes, c’est à dire Jupiter, Saturne, etc.). Ces dernières se battent pour leur survie, plus difficile que sur Mars ou la Terre. Deux intrigues s’entremêlent : un appel de détresse est lancé par un vaisseau inconnu, l’équipage du vaisseau, piloté par son jeune capitaine James Holden, est obligé d’y répondre (hmm…) De l’autre, sur la station surpeuplée de Cérès un flic quadra désabusé (hmm hmm…) doit enquêter sur une des occupantes dudit vaisseau. L’ironie dramatique est au maximum, ça n’ira guère plus loin… Si ce n’est qu’on est au bord d’un conflit général.
Ce qui est passionnant par contre, c’est ce décor de space opera glauque peu utilisé au cinéma (Alien et Outland, à notre connaissance). Si Star Wars et et ses guerriers en jupettes a raflé la mise, la SF sérieuse, proposant une préfiguration réaliste de notre avenir proche a peu droit de cité.
Mais l’intrigue est à la fois trop classique et pas très claire*. C’est renforcé par la série qui tente de se glisser (très difficilement) dans les chaussons de production de Battlestar Galactica : grandes ambitions et petits moyens, malheureusement sans le talent de Ronald D. Moore. Ici, contrairement au majestueux cuirassé du Commandant Adama, les combats spatiaux ne sont ni fluides ni compréhensibles. L’intrigue elle même est découpée en multiples scènes dont le seul objectif semble de faire monter artificiellement la pression à coup de cliffhangers bidons. Vont-ils survivre à la panne d’antenne ? à la dépressurisation ? À la crise cardiaque ? (dans la même scène..)
De cliffhanger en cliffhanger, on veut voir la suite mais on ne s’attache pas aux personnages. Il faut dire qu’ils sont joués par des soucoupes en porcelaine, abonnés aux séries de quatorzième catégorie. Il ne suffit pas de ressembler à Jon Snow…
Bref Théorème de Rabillon oblige, on va continuer notre voyage au-delà de la ceinture. Sans espoir que ça décolle réellement.
- Le livre n’était pas très clair non plus.
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[EDIT] SAISON 2
The Expanse, saison 2
C’est déjà une perte de temps de regarder The Expanse, alors, en parler ! Mais bon, on y retourne parce que franchement, autant de médiocrité dépasse l’entendement. Cette saison deux est une incroyable démonstration d’un manque absolu de talent et, très basiquement, de technique. Avec tout le matériau à leur disposition, comment faire aussi plat ?
Dans cette saison, il n’y a en effet rien de moins qu’une petite fille qui disparaît, un personnage qui peut trahir sa chef, deux mecs qui survivent au cancer, un couple qui se sépare, la Terre qui menace d’être détruite par un astéroïde, une patrouille de soldat qui est anéantie, un personnage très important qui change de camp, un autre personnage très important qui change de camp : pas à un seul moment, on ne ressent la moindre émotion. Peur des antagonistes ? Peur pour les protagonistes ? Stupéfaction devant un rebondissement inattendu ? Emerveillement devant la beauté du système solaire ? Adrénaline des combats spatiaux ? Angoisse ? Suspense ? Amour ? Désir ? Affection ?
Rien. Zéro.
La faute non pas à l’intrigue, ni aux acteurs (pas très bons par ailleurs) mais bien aux metteurs en scène et aux showrunners (Mark Fergus etHawk Ostby) incapables de faire monter la sauce et de créer la moindre tension dramatique. Tout est torché au sein du même épisode. Et on passera aa autre chose la prochaine fois.
Avec un dixième de ce matériau, Ronald D. Moore bâtirait une Eglise et JJ. Abrams une cathédrale. Mais Machin et Truc* sont incapables de faire mieux qu’une cabane en préfabriqué.
C’est honteux.
- Scénaristes des Fils de l’Homme : tout s’éclaire …
cinefast