The Expanse, finalement c'était bizarre que je me mette à regarder une série dans l'espace. Je n'aime pas les Stargates ni les Battlestars et seule Firefly m'avait enchantée mais plus pour son ton et ses personnages que pour son milieu. Mais bon, l'affiche est belle, les critiques plutôt positives et la note très bonne.
Ce fut la déception, la vraie, celle qui fait pppsssshhhiiiiiiiit au bout de 3 épisodes dans lesquels on se dit que non, on ne prend pas de plaisir.
Pourtant il n'y a pas à dire, c'est beau ! C'est très beau, on croit totalement aux vaisseaux, l'espace est bien foutu, les plateformes extérieures aussi, niveau effets spéciaux on est servi.
Mais une fois ce constat passé, c'est la déchéance.
Nous sommes en présence d'une multitude de personnages dont on pourrait dire que deux sont les principaux, le flic et le second du capitaine, et qu'ils sont entourés de plusieurs personnages secondaires plus ou moins utiles à l'action. Et bien que ce soit les principaux ou les secondaires, ils ont tout simplement le charisme d'une bourriche d'huître sauce échalotes. Les acteurs sont mauvais (je ferais quelques exceptions plus tard), on y croit pas une seule seconde et plus que tout on ne s'attache pas du tout à eux. Pour prendre l'exemple d'une série qui n'a eu qu'une saison à son actif (pour le moment) Sense8, j'étais épris de la belle Islandaise et conquis par l'Africain et l'Allemand avant même d'entrer dans le sprint final alors qu'il y a autant de personnages et de lieux à introduire (si ce n'est plus). Dans The Expanse, n'importe lequel des personnages peut mourir
(Comme lorsque l'acolyte du flic principal se fait empaler, on s'en fou, et même lorsque le personnage principal manque d'y passer avec la cage sans air, on ne s'attend même pas à ce qu'il soit sauvé. Au pire, ça fait un arc en moins à supporter qu'on se dit.)
on s'en tamponne méchamment, on en vient même à se dire que s'il meurt on aura peut être un personnage plus intéressant pour lui succéder. Mais attention, les acteurs n'y sont pas pour rien s'ils sont mauvais, il faut voir les plans et les dialogues qu'on leur fourni. C'est à se demander si on est pas revenu dans les années 90 tellement c'est convenu. Ça balance du stéréotype à la pelle, la relation flic avec une ancienne coéquipière qui s'aiment pas puis qui s'aiment, l'équipage du second du capitaine a été vu des dizaines de fois, une brute, un cerveau, un médecin, le héro et le pilote. Wahou! Grosse prise de risque! Puis chacun se tient bien à son rôle, hein, pas besoin de faire plus que le cliché qu'on représente. C'est parfois affligeant de banalité, c'est creux, c'est vide.
Parlons maintenant caméra. C'est bien beau de vouloir se faire une Kubrick en faisant tourner la caméra dans les vaisseaux, c'est propre, je dis rien. Mais une fois sur la terre ferme, cette p***** de caméra pourrait rester droite un peu non? Parce que là ça tangue! C'est la première fois que je suis gêné par des mouvements improbables sur des prises de vues en lieu fixe. Que l'action bouge, OK, mais une discussion, même animée, ça doit rester à peu près droit!
Pourquoi rester jusqu'au bout alors? Déjà parce que pour noter il faut avoir vu en entier et puis l'histoire n'est pas si mauvaise. J'aime avoir le fin mot de l'histoire même si celle-ci est portée par des branquignoles et des instants de vide total.
Grosse période de vide à chaque passage sur Terre avec les ambassadeurs. C'est grotesque, les ficelles tirées sont énormes, personne ne refuse rien à l'ambassadrice de la Terre et on ne sait pas pourquoi. Enfin si, on sait pourquoi mais c'est mauvais comme argument.
L'intrigue à l’échelle interplanétaire m'a plu et surtout le fait qu'un petit incident puisse en déclencher de bien plus gros, comme un bel effet papillon, est une bonne idée. Je voulais la fin et ce malgré des facilités dans le scénario plus que bizarres pour moi.
Alors qu'ils se trouve dans l'hôtel pour retrouver Juliette Mao, le flic et la bande du second se retrouve au cours d'un gunfight. Déjà, d'où le flic aide la bande et pas les tueurs? C'est pas écrit sur leur tête que ce sont des gentils. Et puis tous le monde recherche la même fille et personne ne se pose de question. L'un comme l'autre ils ont failli perdre la vie pour la retrouver mais le premier inconnu qu'ils croisent leur dit qu'ils la veulent aussi et c'est parti on est copain! Je dit non.
Avant de conclure, une petite question pour les plus pointus d'entre vous. Que se passe-t-il si je suis dans l'espace en combinaison et que j'ai le nez qui gratte et que j'enlève la visière de mon casque pour le gratter? D'après mes quelques connaissances sur la différence de pression, ne devrait-on pas passer tout entier par la visière dans une espèce de bouillie? Dans le cas contraire pourquoi ne fait-on pas les réparations extérieures de la station ISS en tenu de plongé si c'est juste un manque d'air? (Et de chaleur je le conçois). C'est une erreur qui n'arrive qu'une fois. Je passe.
Pour finir je dirais qu'au milieu de cette ribambelle de casseroles, Dominique Tipper s'en sort plutôt bien. Bizarrement, c'est le seul personnage avec un brin de mystère vis à vis de son parcours. Cas Anvar aussi si on est pas trop regardant. Mais à part cela, cette série, c'est le vide.