J'ai toujours rêvé d'être un ange.
Ce qui est pratique avec les séries britanniques, c'est que, même si on n'aime pas une série, ça ne va de toutes façons pas durer très longtemps. Ainsi, 'The fades' dure six épisodes; peut être y aura t il une seconde saison? Aucune nouvelle à ce sujet pour l'instant.
La série comporte la qualité de divertir; jamais je ne me suis ennuyé durant toute la série. Par contre, je n'ai pas non plus été fort enthousiasmé. Il y a ici et là quelques bonnes choses, quelques bonnes scènes bien foutues mais elles sont rares et puis surtout sont contrebalancées par d'autres scènes frôlant le ridicule.
Le gros problème de ce scénario, c'est que ça raconte la fin de l'adolescence, le passage à la vie adulte d'un jeune homme de17 ans tout en ayant des protagonistes déjà adultes mêlés à cette histoire mais aussi impuissants que le héros. Un jeune casting aurait été plus en adéquation avec cette thématique car voir des adultes jouer à ce type de niaiserie sur le bien et le mal, ça fait un peu sourire.
Ensuite il y a ces incohérences propres à l'écriture même. Les personnages ont trop tendances à arriver de nulle part (surtout les intrusions faciles dans les chambres de Mac, Paul, Jay, ...). Même lorsqu'il s'agit de fantômes, on n'y croit pas puisqu'il est clairement expliqué qu'ils ne savent même pas ouvrir une porte eux même... donc les voir apparaître de nulle part comme ça... les scénaristes, du coup, n'évitent pas non plus les deux ex machina dans les moments les plus inopportuns
Les dialogues sont souvent mal écrits, surtout dans le dernier épisode, où ça blablate trop en plein climax, de quoi tuer la tension. Les histoires d'amour prennent aussi de plus en plus de place, bloquant parfois l'action pour s'arrêter sur un passage romantique inconvenu. Il y a aussi ces passages incohérents où tout simplement le héros s'arrête pour faire le point alors qu'il pourrait régler le problème vite fait en poursuivant son action. Et cette histoire d'ascension est grotesque... pourquoi aucun des personnages n'a t il remarqué que les effets du rayon lumineux manuel est le même que l'utilisation du 'chemin'? Les fantomes explosent de la même façon. C'est juste que le pouvoir à la main s'emploie au cas par cas.
Il est aussi des revirements de situation (twist) qui ne servent à rien et en deviennent carrément incohérents. Je pense surtout au personnage de Sarah qui passe de gentille à méchante et de méchante à gentille lors du dernier épisode, en l'espace de même pas 30 minutes...
Je n'ai pas aimé le ton geek qui est actuellement à la mode. Ca en devient lourd. Dans presque toutes les séries ado maintenant il y a des références à Star Wars et Cie. J'espère que ça passera.
Question personnage j'ai trouvé le héro sympa mais un peu trop passe partout, et un peu trop habillé 'in'. Il est un loser qui travaille son look de loser... Par contre j'aime bien Mac. L'acteur qui l'interprète est très drôle et spontané dans ses répliques. Puis un geek black à la télé, c'est tellement rare que ça renouvelle un peu le concept.
Il y a tout de même de bons passages. Par exemple, même si la folie croissante de Neil est mal menée, elle reste un développement intéressant et logique du personnage, tout comme la mère trop protectrice où la soeur jumelle (je regrette que cette dernière n'ait pas le même don).
Outre le scénario, il me faut intervenir sur le point de la réalisation. C'est toujours plus difficile à aborder dans le cadre d'une série, puisque plusieurs réalisateurs se prêtent au jeu, et que le tout est formaté dans un soucis d'homogénéité. Les épisodes sont tous clairs et lisibles, mis en scène honnêtement, n'évitant pas quelques clichés du genre par moment, mais en gros ça marche. Par contre il faut avouer que les anglais sont incapables de filmer l'horreur. Ainsi, l'on retrouvera dans ces moments précis, un montage accéléré, un coup de zoom, un flash blanc... bref tout ce qui fait la marque britannique de projets comme 28 jours plus tard ou Dead Set.
En conclusion, il s'agit d'une série clairement destinée à un public jeune en pleine crise d'adolescence ('je suis unique au monde') qui n'évite, pour le coup, pas les effets de mode tels tous les clichés de l'adolescence (on a la barbie girl, la punk, le geek, l'introverti qui pisse au lit, et quelques 'cools guys' dans des rôles pire que secondaires). La série se regarde et divertit mais ne touche pas réellement. Peut être les plus jeunes y trouveront la concrétisatiopn de leurs fantasmes inavoués et en garderont donc un souvenir plus fort. Il manque donc un peu d'audace dans cette production destinée à attirer un public large dans un contexte culturel où le superhéros est porté aux nues. A voir quandon a rien d'autres à se mettre sous la dent.