D'abord, je tiens à remercier celui ou celle qui a créé cette page. Lorsque j'ai découvert l'anime Mo dao zu shi il y a quelque temps, il n'était pas référencé sur Sens Critique et j'étais bien incapable de le faire.
J'ai revu cet anime et son charme opère toujours autant. La première chose qui frappe dès son générique, c'est le soin apporté aux graphismes. Il est vraiment très beau. Tout est précis, fin, sans remplissage grossier. Le "chara-design" est très appréciable, même si, comme le dit Joras, il est un peu figé et les personnages tendent à se ressembler un peu.
Ensuite, il faut se familiariser à l'écoute du mandarin. Ce n'est pas une langue facile à écouter de prime abord, elle a beaucoup de sonorités très chuintantes (elle doit être dure à apprendre), mais quand on finit par s'y faire, elle participe de l'ambiance un peu étrange de l'anime. A ce titre, la chanson du générique d'ouverture est étonnamment agréable.
L'histoire enfin est très prenante. On démarre de manière un peu étrange avec un personnage désespéré qui se sacrifie pour qu'un sorcier mort depuis longtemps puisse se réincarner dans son corps et le venger de ses tourmenteurs. Il est ensuite confronté à une entité démoniaque qui a la forme d'un bras, puis, dès le deuxième épisode, on bascule plusieurs années en arrière pour suivre la jeunesse du sorcier réincarné, celui qui deviendra le "grandmaster of demonic cultivation" (NB ; dans l'anime, je ne sais si c'est le cas dans la Chine ancienne, un "cultivateur" ne cultive pas des céréales ou d'autres végétaux, il cultive l'art de la magie et ses nombreux rituels à connaître. C'est un poil déroutant au début)
Donc l'essentiel de la première saison porte sur les jeunes années de celui qui deviendra le grand mage démoniaque, Wei Wuxian (ou Wei Ying, tous les personnages ont plusieurs noms, et comme ils se ressemblent, heureusement qu'il y a leurs vêtements aux couleurs de leur clan respectif pour les reconnaitre). On y fait sa connaissance et celle des autres disciples avec lesquels il développe ses compétences en magie. Mais plus que l'acquisition de compétences magiques comme on peut le voir dans plein d'autres animes, notamment japonais, cet apprentissage porte beaucoup sur des codes de conduite, des règles de vie... De fait, il y a une sorte de solennité, une politesse très codifiée, dans les relations entre les personnages qui donne un côté étonnant, mais aussi très attractif, à cet anime. Les émotions des personnages sont fortes, mais très contenues, et ça provoque une sorte de tension permanente dans les relations, qu'elles soient des affinités (le plus souvent) ou des antipathies. Ainsi, les relations entre Wei Wuxian, spontané et expansif, et Lan Zhan, son alter-ego et son contraire, calme et presque rigide, sont très intrigantes (il paraît que dans le roman dont est tiré l'anime, leurs relations sont de nature clairement homosexuelles). Il en est de même au sein du clan Jiang de Yunmeng, où le chef de clan semble nourrir une affection particulière mais plutôt silencieuse envers l'orphelin adopté (Wei Wuxian , le héros - vous suivez ?-), au grand dam de son épouse qui l'accable de rancœurs amères auxquelles il répond par un mutisme stoïque, ce qui perturbe beaucoup leur fils biologique, Jiang Chen, qui se refuse pourtant à céder aux sirènes de la jalousie vis à vis de son frère adoptif (qui le surpasse pourtant), alors que ce dernier lui témoigne une vraie affection fraternelle. La mère, Madame Yu, est à la fois un personnage très dur, vindicatif, impressionnant mais finalement parfaitement loyal. Je n'en dirais pas plus pour ne pas spoiler, mais la partie de l'histoire qui se concentre sur le clan de Yunmeng est vraiment très touchante.
On sait donc dès le début que cette histoire va mal finir, ça devrait être dans la saison 2. Par contre, je suis très intrigué de ce que réserve la réincarnation de Wei Wuxian dans le corps d'un pauvre diable honni par tous, considéré comme un fou aux penchants réprouvés. La saison 2 est annoncée pour ce mois d'août. J'attends...