"Le fruit de la Grisaia" est un visual novel développé par le studio Front Wing en 2011. Avant même sa sortie, une adaptation en animé est prévue, et prendra la forme de deux saisons et un OAV de 50min ayant vu le jour entre 2013 et 2015. Je ferais cette critique en 3 parties, une pour chaque saison et une pour l'OAV, et le tout sans spoil, parce que c'est le mal.
Le Fruit de la Grisaia
--Sa naissance en elle même était une erreur
Le pêché de la résistance--
--Morte et pourtant en vie
Personne ne la protégera--
--Et sa propre survie et sa punition.
Sur ces 5 phrases énigmatiques, accompagnés de l'image d'une pomme chutant et s'altérant, nous sommes introduit dans cet animé. Ce qui se remarque le plus rapidement, c'est tout d'abord la beauté de l'animation, et ces bandes noires, comme on peut en trouver dans le cinéma. Et ça tape à l'oeil. Ça contraste l'image que l'on voit, c'est un parti pris très original.
"Kazami Yuuji. Occupation : Etudiant."
Le personnage principal est tout de suite introduit. Yuuji, jeune lycéen à l'apparence classique quoi que beau gosse. C'est le jour de son transfert à l'académie Mihama, "école normale" aux "élèves normaux". Après un petit tour de l'établissement, et avoir rencontré ses camarades, toutes du sexe opposée étant donné que le matériel de base est un éroge, Yuuji entame sa "vie normale" de lycéen.
Sous des apparences classique d'animé harem, avec ses moments comiques, ses panty shots et son ambiance Slice of Life, une ambiance plus mystérieuse prend finalement place dans les deux dernières minutes du premier épisode, accompagné d'une musique oppressante, intrigante.
En effet, l'académie Mihama est en réalité une "prison dorée, construite afin de préserver les jeunes fruits qui sont tombés trop loin de l'arbre". Ses élèves possèdent tous une chose en commun, un passé mystérieux, accompagné de regrets, de remords.
Le terme Grisaia de l'animé est en fait une traduction du terme "grisaille", qui désigne une technique de peinture, aussi appelée clair-obscur. Ces filles, cette école, cette vie normale sont en permanence mis en opposition avec le passé des personnages. Sous la forme d'arcs courts, nous découvrons ce côté sombre, suite à un élément déclencheur, et un bon lot de péripéties. Et un fil conducteur. Qui est Yuuji?
"Ai-je le droit d'être aussi ordinaire? Ai-je vraiment le droit d'accepter une once d'un tel bonheur?"
A l'aide de son rythme bien maîtrisé, de son OST symphonique, ses personnages attachants et mystérieux ainsi que son animation colorée, fluide, Grisaia no Kajitsu arrive à créer une ambiance très intrigante. On s'interroge sur ces personnages, et en particulier Yuuji, mais on rit parfois des situations rocambolesques qui arrivent à ces personnages, accompagnés de leurs panty-shots de génie.
Et il y a un arc, dans cette saison, que chaque personne ayant vu cet animé cite immédiatement dès que l'on en parle.
Angelic fucking Howl aka la putain de forêt.
Le Labyrinthe de la Grisaia
Cet OAV de 50 minutes est en réalité le départ du premier arc de la saison 2, "le cocon du caprice". Il est donc à regarder entre les deux saisons.
Cet arc retrace le passé de Yuuji, sous forme de flashback narrés par lui-même. Nous avons une parallèle entre Yuuji qui raconte son passé avec son supérieur, et les filles qui lisent le rapport entre elles. Ainsi, les réactions des deux côtés sont observées de temps à autre, afin de changer le rythme, casser l'ambiance pesante de l'histoire, et faire une transition. C'est un véritable exercice de style, supportant une histoire poignante, et en demi-teinte. Un labyrinthe, c'est véritablement ce que traverse Yuuji. Il tombera dans des impasses sombres, des chemins heureux. Mais pourra-t-il atteindre le centre?
"Tu vis comme bercé entre la vie et la mort"
L'Eden de la Grisaia
La saison 2 s'entame sur la suite du passé de Yuuji. Comme pour les autres titres, celui-ci fait une antithèse, sur le terme Eden. C'est un lieu symbolique souvent comparé au Paradis. Cet homme, qui a vécu et fait les pires choses du monde a besoin d'un lieu de salut. Au travers d'une quête épique et sanglante, les relations qu'il a eu avec les personnages portent leurs fruits. Le côté décalé s'évanouit peu à peu, afin de livrer place à une intrigue complexe, l'affrontement des fantômes qui le hantent.
"Le monde méritait encore d'y vivre".
Une saison plus sérieuse, mais pas d'enquêtes ou je ne sais quoi. Nous sommes dans le royaume du badass et du sang. La seule question que l'on se pose au final est : cela finira-t-il en tragédie, ou va-t-on débloquer le good ending?
La série des Grisaia ne mérite pas un 10 techniquement parlant, mais c'est un animé que j'aime car c'est un véritable coup de coeur. Et j'aimerais qu'il soit plus reconnu, vraiment. Alors, si vous me faites confiance, allez voir cet animé, je vous remercie. #Lynch agrees dude