“The Head”, la glaçante et glaciale mini-série ibérique est un mélange d’étonnant entre l'univers d'Agatha Christie et ses “Dix petits nègres” - euh, non, plutôt ses “Dix petits soldats” comme il est de bon ton de retitré aujourd'hui - et le “The Thing” de John Carpenter. Vous l’aurez compris, les épisodes instigués par Alex et David Pastor (“Carriers”, “Les Derniers jours”) nous entraînent dans un whodunit en plein Antarctique. Au détour d’une scène, le long-métrage de Big John est visionné par l’équipe, en prémices de la longue nuit polaire à venir et la référence s’arrêtera là. La dizaine de scientifiques de différentes nationalités de la station Polaris VI, - sous pavillon danois - aptes à passer les six longs mois d’hiver antarctique disparaissent ou sont assassinés les uns après les autres. À leur tête, le charismatique et autocentré Arthur Wilde (John Lynch), chercheur de renom ayant trouvé une molécule au pouvoir de photosynthèse dix fois supérieur aux plantes. Mais cette révolution scientifique ne serait rien sans la chercheuse Annika Lundqvist (Laura Bach) et une poignée de biologistes et autres dont le premier épisode nous présente les personnalités à la manière d’un film à suspense. Au printemps suivant, alors que la relève arrive enfin sur les lieux, Polaris VI n’est plus qu’une vision d’horreur quand Johan Borg (Alexandre Willaume), le commandant de l’équipe et mari d'Annika ne peut que constater l’assassinat de presque tous les membres de la station. Un tueur est en cavale et Annika a disparu. S’il veut la retrouver vivante, Johan devra faire confiance à Maggie (Katharine O’Donnelly), une jeune docteure profondément bouleversée et à priori la seule survivante du groupe… À moins qu’il n’y ait quelqu’un d’autre ? Attention, mini-série anxiogène au suspense implacable. Au-delà des références citées ci-dessus qui ne seront évidemment pas celles de tout le monde - en effet, la nouvelle génération de spectateurs biberonnés aux séries n’a que faire des “Dix petits nègres” et de “The Thing” - “The Head” possède son propre univers confiné - c’est la mode en ce moment - de là à croire que les scénaristes l’ont fait exprès, il n’y a qu’un pas. Quoi qu’il en soit, l’ambiance glaciale du lieu - le tellement télégénique Pôle Sud - le suspense inhérent au huis clos couplé aux nombreux flashbacks servent un récit à tiroir d’une efficacité redoutable. Le dernier épisode vous laissera sans voix !