Au milieu de ses grosses licences, MAPPA sort quelques animes plus confidentiels, et sacrément atypiques. En atteste ce The Idaten Deities Know Only Peace, dont le style visuel se partage entre les couleurs incongrues d'un Devilman Crybaby et l’exubérance graphique d'un Hiroyuki Imaishi. Bardés de couleurs flamboyantes usées de façons singulières, les plans sont majoritairement faits de combinaisons de nuances de vert/orange/bleu/rose, sur un trait 2D anguleux. En somme, un dessin moderne avec un apparat oldschool qui renvoie aux vieux comics dont les palettes de couleurs étaient limitées. Si l'on adopté l'esprit désinvolte de l'aime, on ne peut que relever des épisodes beaucoup moins soignés, voire grossiers dans leurs finitions. Hiroshiki Seko s'est chargé de l'écriture, et avec Dorohedoro en bagage, on ne s'étonne pas de cette plongée totale dans le subversisme pour raconter le quotidien de ces "dieux" qui s'ennuient après tant d'années sans conflit. Complètement halluciné et graphiquement surréaliste, les épisodes sont remplis de démembrements, décapitations, génocide, éviscérations, infanticide, viols, et autres joyeusetés extrémistes, dont la présence d'un démon sado-maso de la luxure qui justifie (pour une fois) le fan service l'histoire. Par ailleurs, l'anime ne manque pas d'un humour souvent absurde qui renvoie à One-Punch Man. On ne peut que déplorer cette absence de conclusion, puisque le manga adapté s'est mis en pause abruptement. Toutefois, un épisode supplémentaire pour magouiller une fin aussi loufoque que les onze précédents n'aurait pas été de refus.