(Pas une critique, plutôt un avis légèrement détaillé)
Casting exceptionnel pour les premiers rôles (Ellie et Joel), et ce n'était pas chose aisée. Casting inégal pour les seconds rôles, de l'excellent (notamment les acteurs et actrices qui offrirent leurs voix aux jeux vidéo) et du catastrophique (personnage de Cathleen Coghlan, épisode 4 et 5). Scènes formidables lorsque le scénario original est respecté, insupportablement mauvais au moindre écart. Exemple : épisode 3, conte de fée horriblement décalé du tragique scénario original. Un épisode clairement pro-LGBT, ce qui ne serait pas un problème sans être aussi éloigné de la volonté scénaristique originale (les seuls points communs : l'homosexualité du personnage de Bill et son désir de vivre en reclus).
En résumé : mise en scène soignée, superbe et respectueuse de la perpétuelle mélancolie ressentie dans le jeu original. Scénario inégal, fantastique et poignant lorsque respectant celui d'origine, moyen ou ridiculement mauvais au moindre écart. La série aurait pu être exceptionnelle sans la volonté des créateurs de s'émanciper de leur véritable source d'inspiration. Ellie et Joel sont magistraux, et si l'on complète ce fantastique duo avec une mise en scène et une réalisation souvent impeccable et frôlant parfois le merveilleux, on obtient "seulement" une bonne série. Je me contenterais de mentionner les nuances ridicules du virus ayant décimé l'essentiel de la race humaine, plus crédibles dans le scénario du jeu que les fantasques appropriations des créateurs de chez HBO (liens filamenteux souterrains entre tous les contaminés, l'ignoble "baiser" de l'épisode 2 ou encore l'absence des fameux spores contraignant les personnages du jeu à porter des masques à gaz dans les lieux confinés pour éviter la fatale contamination). Précision : The Last of Us (video game) est pour moi un 9 à cause du gameplay, mais scénario+écriture+voix+mise en scène valent 10. Malheureursement, comme d'habitude, la volonté des créateurs de la série de se distinguer de l'oeuvre originelle, couplée à celle d'Hollywood d'édulcorer la tragédie du réel, n'a pour seule conséquence que d'anéantir l'impact désiré par les formidables scénaristes de Naughty Dog, studio propriété de Sony créateur de l'une des meilleures licences de jeux vidéo : The Last of Us.