The Last Ship, c’est un peu comme si Michael Bay s’était dit : "Et si on prenait un bateau de guerre, on y collait une pandémie mondiale, et on voyait combien d’explosions on pouvait caser sur l’océan ?" Le résultat ? Une série qui promettait de l’action intense et une lutte désespérée pour sauver l’humanité, mais qui finit par flotter dans des eaux un peu trop calmes, entre clichés militaires et dialogues qui coulent plus vite que le Titanic.
L’histoire est plutôt simple : un virus mortel a décimé la majeure partie de la population mondiale, et l’équipage de l’USS Nathan James, un destroyer américain, pourrait bien être le dernier espoir de l’humanité. À bord, le capitaine Tom Chandler (joué par Eric Dane), aussi stoïque qu’une statue de bronze en uniforme, mène son équipage à travers un océan de périls, tout en essayant de trouver un remède et d’éviter que ce qu’il reste du monde ne sombre dans le chaos total. La pression est là, les enjeux sont énormes, mais voilà… quelque part entre les vagues et les fusillades, la série perd de vue son cap.
Le premier problème de The Last Ship, c’est qu’elle se prend un peu trop au sérieux. L’idée de sauver le monde depuis un bateau de guerre est déjà suffisamment absurde pour mériter une approche un peu plus décomplexée, mais non. Chaque dialogue est truffé de "Nous devons sauver l’humanité" et "Nous sommes les derniers espoirs de la planète" dit avec un visage de marbre. Le capitaine Chandler est tellement droit, tellement héroïque, qu’il finit par devenir plus ennuyeux qu'inspirant. Il pourrait probablement diriger une mission spatiale avec la même froideur sans jamais décoiffer sa coupe militaire parfaite.
L’équipage, quant à lui, est un assortiment classique de personnages militaires, chacun ayant sa spécialité. Il y a le médecin dévoué qui cherche un remède (joué par Rhona Mitra), les marins loyaux prêts à tout sacrifier pour leur navire, et bien sûr, quelques méchants opportunistes qui veulent profiter du chaos pour prendre le contrôle de ce qui reste du monde. Mais malgré leurs compétences, les personnages tombent souvent dans des archétypes un peu trop rigides : le soldat héroïque, la scientifique brillante, le traître machiavélique… on a déjà vu ça cent fois, et ici, c’est servi avec moins de sauce que dans une ration de l’armée.
Côté action, The Last Ship ne déçoit pas – si tu es là pour voir des missiles voler, des hélicoptères faire des loopings improbables, et des fusillades en pleine mer, tu seras servi. Les scènes de combat sont spectaculaires, à défaut d’être toujours crédibles. C’est un festival de tirs de canon, d’explosions en gros plan, et de séquences de sauvetage héroïques qui, parfois, frisent le ridicule. Mais là encore, même avec toute cette pyrotechnie, la série semble hésiter entre être un gros film d’action ou un drame sérieux sur la survie de l’humanité. Résultat, elle ne parvient jamais vraiment à être ni l’un ni l’autre.
Le virus, quant à lui, joue un rôle central, mais il finit souvent par être relégué au second plan au profit de batailles contre des factions ennemies ou des pirates (oui, il y a des pirates dans ce monde apocalyptique). Plutôt que de creuser le côté "thriller médical", avec des enjeux scientifiques complexes et des dilemmes éthiques, The Last Ship préfère résoudre tout cela à coups de seringues magiques et de séquences où le remède est trouvé juste à temps pour une dernière bataille épique. C’est un peu comme si Epidemic avait rencontré Top Gun, mais avec plus de chemises kaki et moins de réflexions sur la condition humaine.
Visuellement, la série fait le job. Les scènes en mer sont bien filmées, les décors du navire sont impressionnants, et les séquences d’action bénéficient d’un bon budget. Mais même avec toutes ces belles images, on ne peut s’empêcher de se sentir un peu dérouté par le manque d’émotion. Tout est tellement carré, tellement "propre" dans ce chaos mondial, que tu as du mal à vraiment te soucier du sort des personnages ou de l’humanité. Le bateau est peut-être en train de voguer vers sa mission la plus importante, mais tu sens que l’équipage est déjà en pilotage automatique.
En résumé, The Last Ship te promettait une aventure palpitante où l’humanité serait sauvée grâce à un bateau, des missiles, et beaucoup de courage militaire. Mais au lieu d’une traversée haletante, on se retrouve avec une série qui, malgré quelques bons moments d’action, manque de profondeur, d’originalité, et surtout de cœur. C’est un peu comme si l’intrigue naviguait sur une mer calme, sans jamais vraiment affronter la tempête qu’elle méritait. Si tu es fan de gros bateaux, de héros musclés et d’explosions, tu y trouveras ton compte. Mais si tu cherches une série qui t’emporte vraiment, tu risques de rester à quai.