The Leftovers
7.8
The Leftovers

Série HBO (2014)

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1-Une narration complexe


Adaptée du roman de Tom Perrotta, Les disparus de Mapleton, The leftovers est certainement l’une des meilleures séries de ces dernières années. A la fois riche, complexe et recherchée, elle propose en outre une histoire réellement audacieuse.
Parce que c’est avec la perte que tout commence – à mi-chemin entre le deuil et l’attente – The leftovers entrechoque des destins apparemment sans liens entre eux et interroge la réalité de chacun face à l’absence.
Une oeuvre d’une grande force narrative, qui surprend autant qu’elle éblouit, tout en proposant, à travers un thème difficile, de comprendre le mécanisme de la résilience. Une oeuvre qui déroute, surprend mais toujours avec finesse et intelligence.


2-Des personnages lumineux, subtiles et torturés


Si l’histoire de The leftovers interpelle, elle s’incarne véritablement dans ses nombreux personnages, liés par une intrigante quête de vérité. Un apprentissage de la souffrance commune, au-delà du spectre de la vérité qui altère les frontières entre le réel et l’imaginaire. Rarement une oeuvre aura aussi bien compris comment montrer la désintégration et la folie à l’écran. Jouant sur le fil, toujours sincère mais jamais manichéenne, The leftovers surprend grâce à des personnages complexes et attachants. Justin Theroux, véritable révélation de la série (Kevin), que l’on a pu voir auparavant dans Mulholland Drive de David Lynch, face à l’impressionnante Carrie Coon (Nora), dressent chacun le portrait d’un « restant » face à la désintégration de la société – la famille, les repères sociaux, les institutions, les religions etc. Une tâche immense mais qu’ils parviennent à transmettre avec brio, toujours entre émotion et fascination.


3-Une oeuvre sur le deuil et la continuité


Les thèmes évoqués par cette série sont nombreux : le deuil, l’apprentissage de l’absence, les liens que l’on tisse parfois malgré soi, en lien avec la souffrance, le rapport au monde sectaire, l’acceptation et le rejet de l’autre, la frontière entre le réel et l’imaginaire… Pour autant, il ne s’agit pas d’une oeuvre sombre puisque, figée dans un instant de grâce, c’est bien la force des liens et cette capacité sans commune mesure que nous avons d’aimer qui est à l’honneur dans ces trois saisons. Une oeuvre qui évoque également notre rapport au passé, d’abord vu comme une trou béant, et à l’avenir, parfois vaste et funeste. L’idée de rester, d’avancer, de continuer à aimer revêt dès lors une force insoupçonnable, là où la religion et d’autres formes d’organisation – force d’un temps – ne sont plus des réponses suffisantes. The leftovers propose ici sa propre vision de l’absence mais laisse à chaque spectateur le pouvoir de se l’approprier et de la repenser.


4-Une BO envoûtante


Oeuvre du compositeur Max Richter (compositeur de Premier contact, Black mirror ou encore Shutter Island), la bande-originale de The Leftovers est à elle seule un personnage à part entière. Alternant de subtiles notes de piano et des envolées d’orgues et de guitare, la musique donne une résonance particulière à l’oeuvre ; avançant toujours avec délicatesse et finesse jusqu’au coeur du spectateur.


5-Une oeuvre qui gagne en puissance au fil des saisons


Si la première saison a été adaptée du roman de Tom Perrotta, les deux autres saisons s’affranchissent du cadre narratif pour gagner en puissance. Une liberté salutaire pour les auteurs qui, en créant une oeuvre qui dépasse son cadre initial, en font un récit atypique et évanescent, qui gagne en intensité tout en conservant une salutaire liberté. L’oeuvre reste riche et complexe d’une saison à l’autre, à la différence que les personnages nous sont connus et que leur chemin se charge d’une intensité lumineuse, à la frontière du rêve, pour une fin de toute beauté.


https://leblogdeyuko.wordpress.com/2017/08/28/serie-the-leftovers/

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le 29 août 2017

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