VOTRE ATTENTION : Même si j'emploierai les balises appropriées, sachez que cette critique comportera quelques éléments de la trame de la série. Lisez à votre propre discrétion.
————————
En 2016, j'avais débuté cette série, un peu intrigué par son concept, et pour diverses raisons —Principalement d'autres séries à regarder— je l'avais mise de côté.
Aujourd'hui, j'ai enfin pu terminer cette aventure et tout ce que je peux en dire, c'est : ...Bref.
■■ SCÉNARIO
Plongeons-nous un peu dans le contexte de l'histoire : nous suivons un groupe de 30 personnes, hommes comme femmes, se dirigeant vers un mystérieux village appelé Nanaki. Ce village, rumoré pour être isolé du reste du monde et n'apparaissant sur aucune carte, serait le lieu rêvé pour recommencer une nouvelle vie. Et nous y voici : nous avons donc un groupe de 30 personnes, dans ce qui ressemblerait à un suicide collectif, qui souhaitent reprendre leur vie à zéro dans cet endroit éloigné de tous leurs problèmes.
À première vue, on pourrait s'attendre à une œuvre qui taclerait des problèmes sociétaux variés, des traumas que l'on pourrait suivre et voir les personnages évoluer pour surpasser ces problèmes. Ça pouvait être réalisé comme un Slice of Life, un Drama ou, comme ici, de l'Horreur...
Seulement, nous voilà confronté à notre premier problème : la série, si elle a opté pour un point de vue intéressant, notamment en
donnant forme physique aux différents traumas des protagonistes,
fais un travail assez inégal : sur les 30 personnages, vous en suivrez en réalité qu'une poignée d'entre eux. Et même dans cette poignée, tous n'ont pas de finalité à leur développement. C'est franchement dommage, même des personnages prenant de l'importance au cours du scénario se retrouvent dans un état où on ne sait finalement rien d’eux. (En dehors de petits passages post-credit avec des petites anecdotes).
Si on ajoute à cela une série qui fait à peine 12 épisodes... Bref.
De plus, le scénario peine à s'envoler, et au final c'est un climax essoufflé à peine commencé et une conclusion tout aussi plate qui nous fait face.
Et pourtant, c'est intriguant, les plots twists arrivant en fin de parcours ont un léger potentiel, et l'ambiance générale reste intéressante. Mais voilà, rien n'est exploité, et ça crée un sentiment de déception grandissant au fil et à mesure du visionnage.
■■ PERSONNAGES
Les personnages donc, même si l'on retrouve une grande variété de caractères, on se retrouve vite confronté à un problème de taille : un manque de profondeur certain.
Forcément, quand vous introduisez autant de personnages en une fois, non seulement on oubliera la moitié des noms en plein milieu de myriades de présentations, mais on tombe facilement dans le piège d'une caractérisation fainéante : on identifie les personnages que sur une facette de leurs personnalités et vous n’en n'aurez pas plus !
Si, dans certains jeux et moi œuvres, c'est une technique employé pour créer des personnages attachants et rapide à comprendre... Ici, vous donnez le ton d'un personnage, et il restera ainsi jusqu'au bout. Cela constitue une bonne base de données d'archétypes des personnages d’anime, cela dit. (Si des gens supportent le caractère/gimmick de Lovepon, je veux les rencontrer !)
Au final, deux-trois personnages avec un peu plus de profondeur que le reste, mais aucun d’entre eux n'est réellement transcendant ou digne d'intérêt. Et, encore une fois, ce n'est pas en 12 épisodes que l'on peut développer convenablement 30 personnages.
■■ VISUELS
Le visuel de l'anime m'a plu, si on oublie l'utilisation d'une 3D assez rebuttante (ça fonctionne pour l'Horreur, cela dit ? ????)
Beaucoup de plans se passent la nuit, pour faciliter la création d'une ambiance malsaine : c'est cheap, mais on va dire que c'est good enough. Les chara-designs sont mignons
ou horribles pour les monstres, ça colle bien.
Les animations, beaucoup de choses basiques, on peut passer à la suite. C'est encore difficile pour moi de juger l'animation pour ce genre de séries, parce que rien ne justifierait l'utilisation de sakuga ou autres, et je ne dispose pas de suffisamment d'expertise/connaissances sur le sujet pour pouvoir débusquer les choses qui ne vont pas (je suis probablement aussi un peu trop bin public), mais au moins une chose est claire : les phases en 3D sont à oublier.
Pas mal de sauts et de mugshots également aussi, beaucoup d'importance est apportée aux expressions des personnages.
Mais, de manière générale, on est sur une animation sans grande ambition (si cela a un sens)
■■ EN RÉSUMÉ
Si Mayoiga avait un potential, son format court et son manque d'ambition l'ont tué dans l'œuf : Un scénario qui part dans tous les sens et ne décolle vraiment que lorsqu'il est temps d'y mettre un terme ; des personnages plats — et parfois insupportables — avec un héros irremarquable ; une ambiance sonore et visuelle qui se contente du minimum syndical, le tout pour une œuvre qui restera oubliable et dénué de profondeur.
Cela complimente à perfection le village de Nanaki, le village de l'oubli
En un mot comme en cent : un gâchis.
Je ne déconseille pas l'œuvre pour autant, mais je n'assurerais pas que cela vaille le coup…