Derrière son écrasant budget (100 millions de dollars, rien de moins, rien de plus) , ce qui étonne dans cette première série live Star Wars c'est son effarante modestie.
Après le semi échec de Solo, A Star Wars Story et des retours très critiques des Derniers Jedi, Lucasfilms a sans doute voulu assurer ses arrières sur ce projet de série destiné à la plateforme Disney +.
Ainsi, en convoquant le bon soldat Jon Favreau en tant que créateur et superviseur, facteur de succès immenses à la firme Disney depuis son Iron Man en 2008 (Point de départ du MCU, rien que ça) et de l'immense recette qu'ont rapportées ses deux adaptations (ou relecture) "live" du Livre de la Jungle et du Roi Lion, Lucasfilms débutait son projet de manière plutôt rassurante.
Entouré de réalisateurs tels que Dave Filoni, créateur et superviseur respecté de Clone Wars, et des récents Stars Wars Rebels et Star Wars Resistance, de Taika Waititi, réalisateur apprécié pour son Thor Ragnarok (et du futur Thor Love and Thunder), de deux metteurs en scène issus du cinéma indépendant (Rick Famuyiwa et son acclamé Dope et Deborah Chow, déjà à l'oeuvre sur Jessica Jones et prochainement sur la série consacrée à Obi-Wan Kenobi) la firme a clairement voulu jouer la sécurité et éviter la grosse prise de risques.
Mais ce qui étonne dans cette première saison, c'est son ton sec et minimaliste. Chaque épisode, resserré sous les 40 minutes (mis à part les deux derniers) épousent une quête résolue manu-militari régie par une efficacité militaire. Si cette dernière peut s'avérer frustrante en milieu de saison en se contentant de n'approfondir aucun personnage, c'est ainsi pour mieux tout assembler dans deux derniers épisodes qui font enfin pleinement ressentir la réussite de The Mandalorian.
Les notes de Ludwig Göransson (décidément déjà à l'oeuvre sur le très très apprécié Black Panther) parachèvent ainsi cette note de modestie, loin des compositions grandiloquentes d'un John Williams. Épousant pleinement le personnage taiseux et casqué de ce Mandalorien, la série, loin des histoires de Skywalker, rejoint ainsi un certain Rogue One dans sa vocation.
Parcimonieux en fan-service (ici tout n'est juste question de décors ou d'équipements) et concentré sur des personnages mineurs au cœur d'une mission énorme, The Mandalorian atteint ici la même réussite.
Et si The Mandalorian s'avérait alors être, depuis Rogue One, la meilleure alternative à un univers Star Wars dont le cinéma ne sait plus trop quoi faire ? La série prouve une fois de plus, qu'éloigné de ses histoires de famille, de force et de jedi, la saga sait proposer des œuvres efficaces et d'autant plus passionnantes, lorgnant enfin un peu plus vers son riche univers plutôt que vers une famille déjà visitée dans 10 volets (en comptant Solo : A Star-Story).
Aprés un épisode IX décevant (Ma critique juste là - https://www.senscritique.com/film/Star_Wars_L_Ascension_de_Skywalker/critique/195210517) , l'avenir de Star Wars se passera donc sur petit écran, et avec de plus petites ambitions, du moins avec The Mandalorian. Passée celle que de caresser une nostalgie morbide, celle de rassembler enfin et de montrer que Star Wars peut enfin surprendre, et émouvoir. Ce n'était pas grand chose finalement, et c'est peut-être pour ça que The Mandalorian le fait si bien.