Un peu maladroit et bancal au départ, TMS trouve finalement son équilibre au fur et à mesure de la saison. Certains épisodes (je pense notamment au huitième et au finale) sont brillants par leur justesse humaine. En écho à l'affaire Weinstein et au bal ouvert par le #MeToo, TMS suit une rédaction sous crise après que son présentateur/journaliste télé phare soit accusé par plusieurs femmes d'agressions sexuelles et d'harcèlement. Pour ceux qui sont lassés du sujet : circulez, il n'y a rien à voir !
Pour les autres, on continue ici. Avant toutes choses, il serait peut-être bien de dire que certaines scènes sont assez compliquées à regarder (ces scènes représentent 5% de la série mais je préfère être bienveillante en insérant une sorte de "Triggered Warning" car chacun sa sensibilité). Sur la gravité des faits, la série fait pile poil ce qu'il faut quand il faut. Du coup, on évite le discours moralisateur qui pourrait en énerver certains et on évite aussi de remuer le couteau dans la plaie pour alourdir le propos. Globalement, on se sent constamment dans une justesse émotionnelle troublante et immersive.
Si j'ai qualifié TMS de maladroit au début de ma critique, c'est parce que l'attention est, à mon sens, trop vite portée sur le personnage de Mitch Kessler, interprété par un Steve Carell des plus inquiétant. Sauf que la saison prend une autre tournure dès lors que les personnages féminins commencent à prendre la parole. J'ai aimé la représentation ambiguë de ce que l'on appellerait communément la "sororité" ou alors "solidarité féminine". TMS tire un trait sur l'utopie d'un monde meilleur où tout le monde s'aide et où tout le monde devrait s'aider, tout en entretenant cet espoir qu'un jour, "l'abus de pouvoir et la corruption passive doivent cesser" et que "nous ne pouvons accepter une culture du silence" (citations du finale). De manière plus générale, qu'il s'agisse de débats exclusivement féminins ou non, le positionnement humain (et professionnel) des personnages est très intéressant à observer et à (tenter de) comprendre.
Concernant le cast, il est encore plus séduisant que sur papier : mention très très très spéciale à Mark Duplass qui joue l'un de ses meilleurs rôles et livre une performance vraiment captivante. On peut être rapidement lassé du grand huit Alex/Bradley (respectivement tenues par Jennifer Aniston et Reese Witherspoon), relation qui connait à mon sens trop de haut et de bas pour être finalement crédible. J'en profite pour souligner que l'énergie du duo étonne au début mais est très prometteuse. J'ai quand même une petite réserve sur le jeu de Aniston que je trouve un chouïa trop maniéré dans certains épisodes.
En tout cas, je suis contente d'avoir laissé une chance à cette série, d'avoir continué alors que le début ne m'inspirai que très peu et j'espère vraiment qu'il y aura une saison 2, si possible à la hauteur de cette première.