Au début, j'ai été indulgente : la saison 1 aussi avait mis du temps à démarrer, mais le jeu en avait valu la chandelle, alors j'étais prête à m'ennuyer un peu, à condition qu'on m'assène quelques révélations fulgurantes sur la fin. J'ai attendu, j'ai attendu... 6 épisodes sur les 9 que compte cette deuxième saison.
Et puis Lenny est revenu, Dieu merci !
La parenthèse Malkovich, aussi inutile qu'ennuyeuse, se semblait avoir servi à rien qu'à nous faire patienter avant que l'histoire ne commence vraiment. En prime, il a fallu attendre dans la même pièce qu'une horde de nonnes nymphomanes et de prêtres libidineux. Pénible. J'ai pris le générique en grippe, ça partait mal : des gogo bonnes sœurs se trémoussant sur d'interminables rythmes techno (je parle sous le contrôle de... personne, et je n'y connais rien, aussi bien, c'était un branle médiéval, mais peu importe, le résultat est là : une nausée tenace) devant des croix de néons reléguant la déco du Klu Klux Klan au rayon bon goût. A se demander quelle idée de la transgression on voulait nous asséner : la condition religieuse serait-elle incompatible avec l'amour de la musique, l'attrait pour la danse ou le sens du rythme ? J'ai pensé à l'étonnement de collégiens qui croiseraient leur prof de maths en maillot de bain à la plage... Tu parles d'un scoop ! Bref, j'en étais là de mon exaspération morose quand Cécile de France s'est mise à jouer à 50 nuances plus tartes avec son antipathique mari. Ça commençait à faire beaucoup. D'autant que, pendant ce temps là, aucun discours sur le moindre aspect transcendant ne venait distraire mon encéphale engourdi. Le scénario accumulait pourtant les thèmes porteurs : les migrants, la pédophilie, le célibat des prêtres, la modernisation du clergé, l'islamisme radical, le terrorisme, la corruption... comme autant de couches d'un indigeste tiramisu dont les ingrédients auraient oublié d'être raffinés ou cuits au préalable. Et je vous passe la complaisance des gros plans sur la conjonctivite de Malkovich, les fesses de son prédécesseur, les décolletés de toutes les filles, la bouche avide du type qui ne se nourrit que de crustacés, les yeux vitreux de convoitise des vieux bêtes qui salivent devant de la chair fraîche... il faut quand même se cogner pas mal de poncif avant de retrouver le pontife au faîte de sa gloire. Alors, bon, malgré tout, le dernier épisode recèle son lot de retournements (parfois un peu téléphonés), mais je garde surtout un sourd ressentiment à cause du hold-up dont je viens d'être victime, malgré ma tendresse pour Voiello. J'aurais dû investir tout ce temps perdu dans une bonne vieille série de science-fiction.