The New Pope, c’est comme un tableau de la Renaissance revisité par un réalisateur qui aurait troqué ses pinceaux pour une caméra ultra-stylisée. La série te plonge dans un Vatican aussi somptueux qu’énigmatique, où chaque intrigue politique est plus tordue qu’un confessionnal un dimanche de Pâques.
John Malkovich en Jean-Paul III, c’est un délice subtil : une papauté tout en ironie, élégance et spleen existentiel. Mais ne t’y trompe pas, Jude Law, alias le Young Pope, n’a pas dit son dernier mot. Même dans son coma initial, il semble sur le point de ressusciter d’une manière aussi spectaculaire qu’un miracle en plein prime-time. Leur duel spirituel et charismatique porte la série, entre regards intenses et dialogues aussi énigmatiques qu’un psaume en latin.
Visuellement, The New Pope est une bénédiction pour les amateurs d’esthétique léchée. Paolo Sorrentino, fidèle à son style, transforme chaque scène en une œuvre d’art : lumières divines, ralentis mystiques, et une bande-son où techno et chants grégoriens se marient comme à un mariage arrangé… mais réussi. Les moments de contemplation s’étirent parfois un peu trop, mais difficile de s’en plaindre quand c’est aussi beau.
Sur le fond, la série explore des thématiques lourdes — pouvoir, foi, péché — avec un mélange de profondeur et d’irrévérence qui frôle parfois le blasphème (et c’est délicieux). On adore, on s’interroge, et on se demande souvent si on a vraiment compris ce que Sorrentino voulait nous dire. Mais franchement, est-ce que ça a vraiment de l’importance ? L’expérience visuelle et émotionnelle suffit.
En résumé : The New Pope est une messe visuelle et narrative qui te transporte autant qu’elle te perd. À mi-chemin entre la provocation divine et l’introspection poétique, la série réussit l’exploit d’être fascinante même quand elle n’a pas de sens. À regarder avec un verre de vin rouge, parce que franchement, c’est la moindre des choses.