The New Pope n'est autre que la suite de l'excellente The Young Pope, et démarre dans sa continuité acide directe, notamment par l'élection d'un nouveau pape, suite aux problèmes de santé de Pius XIII en fin de première saison. Sorrentino, toujours à la barre, n'a pas perdu son humour noir qu'il étale au long de coups bas et échanges hilarants dans l'enceinte du Vatican. Le réalisateur embrasse bien plus sa facette délurée ici et se joue du spectateur à plusieurs reprises en rendant son matériau très conscient. On peut ainsi compter sur les caméos de Marilyn Manson, Sharon Stone, et de génériques d'ouverture singeant Gaspar Noé avec des danseuses très lubriques.
Cette deuxième saison se montre donc très caustique, taquine et subversive, sans perdre de vue la dramatisation des psychés ; le tout dans une mise en scène de bouche et de choix artistiques pointus. John Malkovich succède à Jude Law avec un acting au diapason, tout en mesure et profondément affecté. Ses interventions sont pleines de malice doucereuse et, là où son prédécesseur jouait, lui semble s'identifier pleinement à son personnage. Notons également le pilier de la franchise : Silvio Orlando, qui continue de s'étayer derrière le comic relief tapisserie des tous premiers épisodes. L'intrigue est poignante, et revêt de décisions scénaristiques osées, régulièrement inattendues, quand bien même certaines trames sont ubuesque. La comparaison peut sembler facile, mais la série, dans son ensemble, expertement capturée et interprétée, est digne d'un Game of Thrones du Vatican.