Série terminée. Elle m'a fait l'effet d'une boîte de chocolat belges : ça a l'air fin mais c'est un peu écoeurant.
J'ai fortement apprécié la contribution d'Asano au character design, l'ambiance graphique en général, ainsi que les éléments un peu nerd de l'intrigue, mais pas de quoi grimper au rideau pour le reste. L'ambiance huis clos était plus que pesante, elle était artificiellement lourde et c'était limite contre productif pour moi, anti immersif au possible, en dépit des efforts pour nous montrer que l'enfermement tape sur le système de tous (délires psychédéliques, duo de personnages secondaires perturbés...)
Je me suis très souvent profondément ennuyée, ce que je n'attend ni d'un huis clos, ni d'une enquête. En fait, la figurine géante en Lego dans les appartements de la professeure éveillait davantage mon intérêt que les réflexions laconiques de Saikawa entre deux babilllages crispant de son élève.
J'avoue avoir un peu bloqué sur la fascination du professeur Saikawa pour le professeur Magata. Que cette fascination soit limite malsaine, passe encore, ça pouvait me sortir de l'engourdissement, mais elle était surtout un poil trop artificiellement poussée pour être crédible. De quoi plutôt me dire un très peu charitable "Allez, sensei, avoue plutôt que tu l'as trouve bonne ou alors que c'est un bon dérivatif à ce que tu as peur de ressentir pour ton élève". Dommage... Ceci dit, la relation particulière entre Saikawa et Nishinosono est éclairée par le dernier épisode aussi, au cas où. Mais pourquoi ai-je cette impression de "tout ça pour ça" avec eux deux ? Mention spéciale cependant à la petite explication sur à la façon d'enseigner qu'avait le père de Nishinosono. Cette enquête aurait du nous faire le même effet !!
Au final, je me serais limite passée du dernier épisode. Même s'il entérinait la différence de vue entre les deux savants, il n'a fait qu'augmenter ma perplexité devant la façon dont la philosophie de Magata est résumée. A part me confirmer qu'on bouclait la boucle sur le sens de la vie, comme attendu depuis la scène d'exposition, je n'y ai trouvé aucun intérêt.
Comme espéré, on aura échappé aux références philosophiques plaquées là, en revanche on aura eu comme un Heidegger mal digéré avec l'expression de la pensée de Magata, et je me demande si ce n'était pas le pire pour moi, vu que le pari de lier forme et fond était réussi et que là dessus rien à dire. Quoique... il y avait bien un ingrédient classique dont je me serais bien passé : les longs passages dialogués qui se doivent de combler les lacunes dans notre compréhension dans la caractérisation du personnage.
Que dire aussi de certains flash back qui comblent le manque car le duo prof/élève en est rendu à brasser du vide et à se réfugier dans des circonvolutions intimistes avec un air de pas y toucher ?
Il y a deux types de séries que j'adore parce qu'elles me stimulent énormément, pour des raisons diamétralement opposées : les chroniques survitaminées qui font l'éloge de la vitesse, avec une narration d'apparence bordélique (type Baccano, Drrr!! ou Kekkai Sensen) ; ou bien les séries qui font l'éloge de la lenteur mais dont le tableau impressionniste me fait autant d'effet qu'un bon cours de philo (genre Sarai-ya Goyou)
Or, là, j'ai l'impression que Perfect Insider m'a fait l'éloge de la torpeur. Une fumeuse torpeur.