Good cop and bad cop have left for the day. I'm a different kind of cop.
The Shield, c’est tout d’abord un épisode pilote qui te fout une claque. Dès les premières minutes et encore plus dans les dernières, on comprend que cette série a un truc à nous dire qui ne sera sans doute pas très agréable à entendre. J’ai lu dans une critique que l’histoire était tirée de faits réels. Cela inquiète sur la société dans laquelle on vit mais rassure sur la santé mentale des scénaristes.
Je n’ai vu que la saison 1 et les quatre premiers épisodes de la saison 2 mais jusque là, le rythme n’a pas baissé et l’ensemble est cohérent. Il est clair que le personnage de Vic, qui porte la série, nous est brutalement dévoilé dans le pilote puis perd un peu de son côté extrême par la suite. Comme si les scénaristes avaient voulu nous en mettre plein la vue d’entrée de jeu pour réaliser ensuite que sur la longueur, un tel degré de glauque ne tiendrait pas.
En tout cas, ce qui est certain, c’est que The Shield marque clairement un virage dans la veine des séries policières. Les flics sont cyniques, ripoux, blasés voire complètement débiles (genre au hasard Shane) mais à défaut de parodier le genre, ça le rend d’une crédibilité déroutante ! Adieu les Experts aux brushing parfaits qui débarquent sur une scène de crime le visage fermé, respectant les lieux comme un sanctuaire, ou encore les renforts écrivains, médiums ou mathématiciens dénouant des crimes totalement tarabiscotés. Ici les trois quarts des affaires sont liés au trafic de drogue et les officiers se marrent devant une femme éplorée mimant malgré elle une fellation sur un de leur collègue. C’est brut, complètement immoral et parfois très grave.
Et c’est donc là qu’intervient le génie de la série qui, à l’instar d’un Dexter ou d’un Breaking Bad, parvient à nous faire apprécier un personnage totalement détestable. A rendre héros un type qui ne flirte même pas avec l’anti-héroïsme mais carrément avec la criminalité, j’ai nommé Vic MacKey auquel Michael Chiklis offre sa carrure de bulldog qui veut en découdre. MacKey est à la tête d’une brigade particulière, totalement indépendante de toute hiérarchie et qui agit à sa guise à L.A. comme dans un terrain de jeux. Pots de vin, couvertures de trafics de drogues, protection de dealers en échanges d’informations, maquillages de crimes en suicide, cette brigade ne recule devant rien pour amasser des dollars. L’arrivée d’un nouveau capitaine compromet le petit manège. Et c’est à nous de découvrir comment MacKey et ses potes vont s’en tirer.
The Shield est donc un petit bijou au rayon des séries policières, avec une intrigue vraiment intéressante à chaque épisode et des personnages qui ne manquent pas de profondeur et qui sont finalement plus humains que ce que l’on pouvait penser au départ.
[EDIT : Après avoir terminé les 7 saisons que compte la série, je maintiens totalement mon opinion. The Shield est une série qui a un début, un milieu et une fin. Il n'y a pas de saison de trop. Elle résume la quintessence même de ce que doit être une série policière. C'est un chef d'oeuvre en la matière. Top10. Evidemment.]
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