The Voice : La Plus Belle Voix
3.6
The Voice : La Plus Belle Voix

Émission TV TF1 (2012)

Voir la série

The Voice : La Plus Belle Voix, c’est un peu comme si tu assistais à un marathon musical où, au bout d’un moment, tu te retrouves à compter le nombre de fois où les coachs appuient sur ce bouton magique, plutôt que d’apprécier vraiment la musique. L’idée de base est simple et accrocheuse : découvrir des talents bruts uniquement grâce à leur voix, sans se laisser influencer par leur apparence. Mais après plusieurs saisons, on se demande si l’émotion de la première note n’a pas été remplacée par une mécanique bien rodée, où tout est calibré pour te faire ressentir… la même chose à chaque épisode.


Le principe des auditions à l’aveugle reste le point fort de l’émission. Les coachs, de dos, qui doivent juger uniquement sur la voix, c’est excitant au début. Les premières auditions, tu frissonnes, tu te dis "C’est magique !" Mais très vite, ça devient prévisible. À force de voir les mêmes gestes, les mêmes chaises qui tournent au ralenti avec des effets dramatiques, tu commences à anticiper le moment où le coach va appuyer sur le fameux bouton rouge. Au bout de la quinzième audition, tu sais déjà si une voix va faire retourner toutes les chaises ou s'il va y avoir ce faux suspense où un coach appuie sur le buzzer à la dernière seconde, les bras tendus comme un héros de film d'action sauvant la situation.


Et les coachs, parlons-en. Ils sont choisis pour leur personnalité flamboyante et leur capacité à être des personnages plus grands que nature. Ils se disputent les talents comme s'ils essayaient de recruter les Avengers de la chanson. Les échanges entre les coachs sont censés être amusants, parfois touchants, mais finissent souvent par tourner en boucle. Les blagues se ressemblent, les disputes pour convaincre un talent de les rejoindre sont répétitives, et les "tu m'as fait vibrer" commencent à sonner aussi sincères qu’un automate récitant des compliments préenregistrés.


Les talents eux-mêmes sont souvent impressionnants, on ne peut pas le nier. Mais le format de The Voice tend à les enfermer dans des cases. On a toujours droit au jeune prodige qui chante comme une superstar de 40 ans, à l’outsider dont personne ne se méfie jusqu’à ce qu’il pousse la note ultime, et bien sûr, au chanteur au passé difficile, dont l’histoire personnelle te tire une larme avant même qu’il ait ouvert la bouche. Oui, les histoires de vie touchent, mais à force, on sent que l’émission s’appuie un peu trop sur ces récits pour compenser une routine qui commence à s’essouffler.


Visuellement, le show fait le job. Les lumières, les décors, tout est parfait dans le monde brillant de The Voice. On dirait que chaque moment est savamment orchestré pour être un "moment télévisuel". Mais cette perfection visuelle finit par ressembler à un tableau trop lisse. Tu n’as jamais vraiment l’impression que quelque chose pourrait mal tourner, ou que l’émotion pourrait sortir des sentiers battus. Tout est impeccablement encadré, calibré pour te faire vibrer au bon moment, avec la bonne dose de larmes et de joie, comme une recette trop suivie.


Les performances, elles, sont souvent puissantes et bien exécutées, mais là encore, elles suivent une formule. Après plusieurs saisons, on voit toujours les mêmes choix de chansons classiques, les mêmes tentatives de moderniser un vieux standard ou de transformer un hit pop en ballade poignante. On a l’impression d’assister à un karaoké de luxe où tout le monde chante merveilleusement bien, mais où l’originalité finit par se perdre entre les répétitions vocales et les arrangements trop lisses.


Et puis, il y a les fameuses "battles". Ce moment où deux candidats doivent se "battre" sur une même chanson est censé être un duel épique, mais il ressemble souvent plus à un concours de celui qui criera le plus fort sur la dernière note. L’intensité des battles est souvent exagérée, avec des mises en scène dramatiques et des ralentis qui essaient de te faire croire que tu assistes à un combat historique, alors qu’en réalité, c’est juste deux talents qui auraient pu être mieux servis par un simple duo.


En résumé, The Voice : La Plus Belle Voix est un show qui continue de briller par sa mise en scène et ses talents, mais qui peine à se renouveler. Les chaises tournent, les coachs s’amusent, les candidats chantent... et toi, au bout d’un moment, tu te surprends à connaître la chanson par cœur, mais pas dans le bon sens. Si tu cherches du divertissement musical formaté et rassurant, The Voice fait encore le job. Mais pour ceux qui espèrent être vraiment surpris ou touchés à chaque émission, il va falloir chercher la note juste ailleurs.

CinephageAiguise
5

Créée

le 9 oct. 2024

Critique lue 7 fois

Critique lue 7 fois

D'autres avis sur The Voice : La Plus Belle Voix

The Voice : La Plus Belle Voix
Mars
2

Le Criard et l'Obispo

Fable de J. Delafon Le jeune Criard, sur une scène perchée, Tenait en ses mains un micro. Maitre Obispo, dans son siège retourné, Lui dit ces quelques gentils mots : " Chantes nous un air joli ! un...

Par

le 18 mars 2020

14 j'aime

12

The Voice : La Plus Belle Voix
Jobille666
8

Pour la musique, bon sang !

Bon alors, je comprend les multiples raisons de ne pas aimer The voice : grosse production TF1, jury franchement discutable, présentateurs lourds, hypocrisie, aspect compétitif pénible, etc… Mais en...

le 19 mai 2014

14 j'aime

5

The Voice : La Plus Belle Voix
-Marc-
7

The télé crochet

Il est de bon ton de mépriser les émissions de variété Qu'on aime pas la téléréalité avec ce qu'on nous a déjà montré, c'est légitime. Qu'on se méfie des télé crochets, ça se comprend. Qu'on n'aime...

le 24 mai 2016

13 j'aime

Du même critique

L'Iris blanc - Astérix, tome 40
CinephageAiguise
7

Peace, amour et baffes gauloises

Astérix, c’est un peu comme un banquet chez Abraracourcix : on y revient toujours avec plaisir, même si parfois le sanglier est un peu moins savoureux que d’habitude. Avec L’Iris Blanc, Fabcaro prend...

le 31 janv. 2025

4 j'aime

La Serpe d'or - Astérix, tome 2
CinephageAiguise
7

Quand Astérix et Obélix découvrent Lutèce

Avec La Serpe d’or (1962), René Goscinny et Albert Uderzo emmènent Astérix et Obélix dans leur première grande aventure hors du village, direction Lutèce. L’occasion de découvrir que les Gaulois ne...

le 20 déc. 2024

4 j'aime