Je n'ai pas grand chose à dire de cette série... Et c'est bien cela qui est triste.
Mon appétit pour The Witcher a commencé avec la découverte de la trilogie de jeux vidéos, pendant le confinement : elle traînait dans ma bibliothèque Steam depuis un moment, et je me suis dit que c'était le moment ou jamais pour lui donner sa chance. Et je n'ai pas été deçu.
. Le premier m'avait suffisamment plu pour que je le termine, mais m'avait laissé sur ma faim, avec un gameplay un peu trop rigide, des dialogues plus "edgy" que réellement matures, des passages qui s'étirent en longueur, sans compter le manque de difficulté passées les premières heures.
. Le second, en revanche, a été une grosse claque. Des musiques somptueuses, une esthétique impeccable, avec notamment une palette de couleurs très riche, une écriture soignée qui m'a réellement fait m'attacher aux personnages qui rythment l'intrigue, deux arcs narratifs si différents que le jeu mérite d'être rejoué au moins une fois pour les explorer...
. En plus d'avoir énormément apprécié le 2, je partais avec un a-priori positif pour le 3, vu tout le bien qu'on m'en avait dit. Et il est à la hauteur de sa réputation. Je suis actuellement à 60h de jeu, et je suis loin d'être arrivé à la moitié de l'intrigue principale. Je passe en ce moment une des meilleures expériences vidéoludiques de ma vie de joueur. Si vous ne vous êtes pas encore plongé, foncez. Ce jeu est incroyable. Et encore plus en ayant fait les 2 précédents !
La série est une adaptation des bouquins, que je n'ai pas (encore) lu, donc je ne peux pas dire si elle reflète fidèlement la trame de ces derniers. Je ne parlerais donc que de la série pour elle-même.
Commençons par du positif. Il y a un certain souci du détail pour représenter l'univers de The Witcher, entre le bestiaire, l'usage des potions, la discrimination envers les non-humains, qui reflète une réelle volonté d'authenticité de la part de la réalisatrice. La cinématographie peut être plutôt inventive, avec une mention spéciale pour l'épisode 3, de loin le meilleur de la série. Henri Cavill, s'il n'a pas besoin de déployer un jeu d'acteur très diversifié, sauve pas mal la casse en campant un Geralt convaincant, au milieu d'un casting plutôt peu inspiré - a noter que le type est un énorme fan de l'univers, au point d'avoir harcelé l'équipe en charge de monter la série pour avoir le rôle dès qu'il en a eu vent, de peur qu'il lui passe entre les doigts ! -.
Pour le reste, mon principal reproche tourne autour de l'écriture. Pour parler franchement, je trouve cette série mal écrite. Les scènes d'exposition, censées nous permettre de connaître davantage les personnages, tombent à plat. Ces derniers manquent de profondeur, d'ambiguïté, de complexité, au point que je n'arrive vraiment pas à m'attacher à eux. Mention spéciale pour Jaskier, comic relief insupportable, et pour Yennefer, qui devient insupportable après un certain évènement transformant radicalement le personnage. L'univers de the Witcher, si riche, ne sert au final que de décor de fond : Nilfgaard est ainsi réduit au rang d'empire maléfique et antagoniste cartoonesque, bien loin du portrait nuancé dressé dans les jeux. Ajoutez à cela un rythme décousu, et j'ai dû me forcer à terminer la série, en sautant des passages entiers dans les deux derniers épisodes, tant j'étais devenu indifférent à ce qui se déroulait.
Bref, je m'attendais à vraiment mieux. Peut-être suis-je biaisé par le fait de m'être plongé dans les jeux en premier, tant je trouve ces derniers mieux écrits et plus profonds. Mais le dépit est là.
Je vous laisse sur cette vidéo de l'ami Bolchegeek, qui fait une analyse chouette du personnage de Geralt et de son univers :
https://www.youtube.com/watch?v=Y5NySqDiLGI