Une médecin vénérée à la carrière brillante, mène une vie de famille heureuse. Son monde s’écroule quand elle découvre l’infidélité de son mari et la trahison de son cercle amical. Cette épouse bafouée vit un véritable cauchemar, faisant face à un cruel dilemme : pardon ou vengeance? À vous de le découvrir.
Nb : C’est une adaptation de la série britannique Dr Foster que je n’ai pas vu.
«The World of the Married» détient le record du drama le plus regardé sur les chaines câblées coréennes, détrônant ainsi les audiences détenues par l'incontournable Sky Castle (que je recommande vivement).
Non seulement, cela en a fait l'une des séries les plus regardées en Corée du Sud, mais elle a fait beaucoup parler d'elle sur Internet.
En effet, ce drama ne fait pas dans la dentelle, on entre dans le vif du sujet sur un ton grave, tantôt dérangeant, tantôt nauséabond. Les mièvreries habituelles sont rangées au placard, en atteste les scènes "olé olé" interdites aux -19 ans (notation coréenne).
Malgré un fond de vérité, cette ode pessimiste sur le mariage se perd dans des situations loufoques et s'oriente vers une direction binaire, où la gente masculine en prend pour son grade. C'est tellement insistant que cela en devient écœurant.
L'hystérie frôle une exagération insoutenable dans une tension permanente, avec des coups bas qui partent dans tous les sens. De quoi vous faire plonger dans une sombre paranoïa si vous êtes en ménage, ou à l’inverse, la vie à deux vous fera prendre vos jambes à votre cou.
D’autres couples secondaires s’immiscent à l’intrigue, où leurs déboires (dans une société codifiée et pyramidale, fondée sur le statut social et l'âge) seront passés en revue
(Qui a dit que la vie à deux est un long fleuve tranquille?).
Les chaebols sont pointés du doigt à travers les épouses au foyer qui meublent leur ennui avec des commérages. Le paraitre est roi, avec un copinage (hypocrite), sésame pour décrocher un emploi/promotion.
Quelques explications sur les sujets sensibles/polémiques de la série :
- Le divorce : Pendant de nombreuses années en Corée, le divorce était un sujet tabou. Le parcours était simple : rencontrer quelqu’un, se marier, avoir des enfants et passer le reste de sa vie à ses côtés, peu importe les conflits.
Dans les années 80 et 90, la raison principale invoquée était les violences conjugales, alors que depuis 2010, les couples parlent davantage d’incompatibilité ou de changement de personnalité d’un des époux.
Les mentalités changent avec des chiffres à la hausse. Cependant, il souffre d'une mauvaise image, notamment envers les femmes ayant une progéniture à leur charge. L’enfant lui sera stigmatisé.
- La Corée du Sud ne rigole pas avec l’adultère, jusqu’en 2015 il était considéré comme un délit passible de prison.
- Un nouveau phénomène apparaît : la sortie de mariage faisant qu’un couple au lieu de divorcer, choisira de vivre séparément.
- Les violences conjugales : elles sont importantes dans la péninsule. Selon une enquête menée par la ville de Séoul, près de 9 femmes sur 10 disent avoir été agressées, physiquement ou psychologiquement, par leurs partenaires masculins lors de leurs fréquentations amoureuses.
Les victimes peinent à aller porter plainte ou à rendre la chose publique à cause du jugement de l'autre mais aussi d'un système judiciaire défaillant où une victime de viol peut être poursuivie pour diffamation.
D'ailleurs, il sera bientôt interdit aux hommes coréens ayant des antécédents violents d'épouser une femme étrangère. Cet amendement fait suite à une vague de violences conjugales à l'encontre des femmes, notamment celles venant des pays voisins.
Il est bon de rappeler que la société sud-coréenne est régie par le patriarcat et les valeurs familiales qui étouffent parfois le dialogue. La parité y est un vrai problème et les hommes ne sont pas durement punis par la loi.
Le casting en majorité d’âge mûr (+40 ans) est enthousiasmant, quelques têtes connues sont à l'affiche. Notre héroïne, d'une maitrise remarquable, dégage une élégance au naturel déconcertant (même si on peut lui reprocher quelques tics inutiles). D'ailleurs, j'ai lorgné tout le long sur sa garde robe d'une sobriété raffinée, qui lui sied à merveille.
Quant au mari, un «beau» salopard, excelle dans l'art de la mythomanie sans le moindre remords. Park Hae-Joon tient son rôle à la perfection, il est si persuasif qu'on se demande même s'il est comme ça dans la vraie vie (ahaha), je vous laisse apprécier son avis :
Oui, le fait qu'il soit un menteur m'a fait réfléchir à deux fois aussi -mais ce n'est pas vraiment la raison principale pour laquelle je n'ai pas accepté le rôle immédiatement-
J'étais plus inquiet de savoir si je serais capable de vraiment dépeindre la complexité des émotions si extrêmes de ce type. Surtout parce que les tournages de K-Drama sont sur un calendrier plus serré, je n'aurais donc pas beaucoup de temps pour m'imprégner du personnage. Serais-je capable de remplir le rôle tel qu'il est censé être rempli? En plein tournage, je me disais même "Ce mec est vraiment too much, hors de la réalité, dois-je vraiment faire cela?"
Les dommages collatéraux seront abordés à travers les traumatismes du fils adolescent (perte de repère, blessures, confiance ébranlée). Un big up à ce jeune prodige.
Chaque année, de nouvelles actrices, toutes plus jolies et (surtout) talentueuses les unes que les autres, émergent. Han So-Hee à la beauté diaphane, est subjuguante, elle campe avec aplomb le rôle de la maitresse. Peste sulfureuse, elle évolue d'une manière surprenante. Grâce à cette première prestation fort convaincante, elle croule sous les propositions. Son dernier drama en date est le controversé Nevertheless (pas de quoi casser 4 pattes à un canard non plus).
J’ai dévoré la première partie, qui se déroule sur un rythme haletant. En plein milieu, je me suis lassée de ces énièmes rebondissements tirés par les cheveux, qui tournent autour du pot.
La seconde partie bascule dans une surenchère (inutile à mon goût) et enfonce le clou. 8 épisodes étaient largement suffisants pour clôturer en beauté le tout. Une fin mi-figue mi-raisin.
D'ailleurs, vous remarquerez que les dramas coréens ont la fâcheuse manie de décortiquer la vie de couple/famille comme un lourd fardeau. Le revers de la médaille d’une société standardisée et étouffante, qui laisse peu de marge de manœuvre.
Ps : Deux épisodes bonus nous emmènent dans les coulisses de la série. Ouvrez l’œil. Ils ont pensé à tout dans les moindres détails, de la couleur des vêtements jusqu’aux peintures accrochées au mur ...