The Young Pope c'est un peu la non-attente qui finit par devenir une sorte de chef d'œuvre, intimiste et profond, qui parvient à allier fond et forme dans une somme de deux compartiments parfois déficitaires tant ils diffèrent, mais que le génie (j'insiste, le mot n'est ici pas usurpé) Paolo Sorrentino arrive à réunir tant il gère sur les deux tableaux. Pas de critique construite ici, de toute manière ça me saoule
Juste un plaidoyer pour définir en quoi cette série est si brillante (et je suis d'accord avec moi-même sur ce point, ce qui m'assure une sorte d'objectivité du propos, tenez-en bien compte).
Jude Law, fadasse depuis toujours, est ici HALLUCINANT dans le rôle de Lenny Belardo, personnage ultra-charismatique, pétri de contradictions (lui-même le dit) et autour duquel gravitent quelques beaux phénomènes , comme le cardinal Voiello (joué avec une aisance certaine par Silvio Orlando) ou encore le Cardinal Gutierrez.
Tout tourne donc autour de Lenny, alias Pie 13, aka jeune mais réac, antithèse donc des cardinaux qui eux sont vieux mais progressistes, ce qui me fait penser que Sorrentino se complait dans l'observation de cet âge, où l'approche de la mort cloue ces hommes à une espèce de limitation de leurs activités, mais que le réalisateur regarde avec beaucoup de tendresse, les nimbant dans un voile de mélancolie amer toutefois non atroce.
La série donc, expose ces hommes seuls, enfermés dans le Vatican comme dans une prison dorée, qui se sont donnés pour but de souffrir à notre place
Et en chef de file, vient Lenny donc, cet homme qui semble détester toute chose sur Terre, mais qui va s'avérer être bien plus complexe, d'une tristesse à fleur de peau, de regrets lancinants étouffant jusqu'à sa foi, donnant lieu à un paradigme assez étonnant pour le représentant de l'Eglise Chretienne.
Ajoutez à cela une réalisation hors paire, des dialogues brillants d'humour et de gravité, parfois l'un dans l'autre, que Sorrentino a empli d'une poésie dans la veine d'un Spleen Baudelairien plein d'introspection, de remise en question et de constats, et vous obtenez, la meilleure série de 2016 (cela dit, j'ai juste vu le pilote de The Night Of et il faudrait que je m'attaque à Westworld).