Cette série se déroule dans l'univers "dark & gritty" des films de Nolan, Snyder et Gotham : des "héros" borderline psychos portés sur la violence gratuite qui tirent la gueule et (se) cognent dans le noir. Un effet spécial raté de temps en temps nous rappelle qu'il s'agit de super-héros (dans une sorte de polar).
Je réalise que les comics avaient pris un tournant sombre avant même l'arrivée de Dark Knight et des Watchmen, au point que la publication des "Teen Titans" de Marvel, les Nouveaux Mutants, avait été temporairement interrompue en France dans les années 80 - et leur adaptation ciné va encore accentuer cet aspect. Le Daredevil de Miller relevait déjà de la "série noire". Mais cette série-ci ressemble à une version mal éclairée de Fargo - neige, sang, flics, organisation occulte et personnage diabolique...qui ressemble à un comptable.
"Dark" est résolument le choix de la facilité, qui limite l'investissement dans les décors et les effets spéciaux, et permet d'attirer un plus large public, rétif devant l'esthétique de la bande dessinée traditionnelle. Ca permet de pallier l'absence d'imagination des créateurs en misant sur celle du spectateur (je blague). Sur tous les plans, Titans choisit le moins, pendant que Gotham mise sur l'exubérance et enchaîne les rebondissements à un rythme soutenu.
Pas de Glamour ici : Robin est un flic, Starfire est une sorte de pute, Gar un ado très sage, et Raven une emo mignonette. Les auteurs ont tout fait à l'envers par rapport à la bédé, sans justification.
Seule la promesse de ce que ça aurait pu être m'a fait tenir jusqu'au bout - et l'épisode avec la tragique et farfelue Doom Patrol a entretenu mes illusions. Le comble de la déception fut gardé pour la fin avec un Trigon qui résume ce que j'ai dit plus haut sur le choix de la facilité (aucun risque de ridicule!), et un épisode ultime de pur remplissage, encore pire que celui consacré aux origines d'un couple de personnages secondaires inconnus au bataillon (Hawk & Dove) !
Et que dire de l'apparition de Superdog, epitome de toute cette première saison : un teaser pour la deuxième, à la manière de Legion. Mais puisqu'elle souffre du défaut traditionnel de la majorité des séries - des moyens financiers limités - , il est probable qu'elle nous réserve encore plus d'épisodes de remplissage, entrecoupés d'un ou deux consacrés aux séquences cataclysmiques nécessaires (cf la saison 4 de Agents of Shield, qui avant son dernier épisode, est tournée exclusivement dans des hangars).
L'expérience se résume donc à attendre que l'histoire avance en regardant des gens pas très malins (je "spoilerai" rien, mais certains "twists" sont salement téléphonés) faire des trucs pas très intéressants.
Urban dictionary online :
teen angst
When teenagers, for any number of reasons combined with their hormones and stress from school, get depressed. Contrary to popular belief, some teenagers actually do have it rough and have to deal with shit most adults don't have to. Other teens don't and just like to pretend they do. Either way, everyone has a right to be pissed off.
Teen who actually has it tough and has teen angst as a result:
"I am really depressed man my parent died and nobody is helping"
Teen (usually a popular kid) who likes to think they have it rough due to teen angst:
"Man, nobody gets me I hate my parents bla...bla...bla..."
"Bouhou, je suis la fille du diable!..."