Gros succès de l'année 2014, Tokyo Ghoul, tiré du manga éponyme, suit le parcours de Ken Kaneki, un jeune étudiant en lettres qui va réchapper de justesse à l'attaque d'une goule, Lize (qui, elle, va mourir). Dans un état critique, Ken va subir une transplantation d'organe de Liz pour survivre. Revenu chez lui mais incapable de manger, il va se rendre compte qu'il est devenu à moitié goule ou une goule "borgne". Il va devoir réapprendre à vivre dans sa nouvelle condition autant chez les humains que chez les goules.
Ce qui fait la réussite de cet anime, c'est la façon dont il aborde la notion du bien et du mal dans les deux camps. Au premier abord, on pourrait aisément se ranger du côté des humains, l'idée même de soutenir des monstres qui dévorent des humains pour survivre paraît incongru. Mais on se rend vite compte que certaines goules désirent à vivre comme tout le monde notamment celles du café l'Antique dirigé par Kuzen Yoshimura (ex: elles ne tuent pas mais prennent les suicidés pour se nourrir). Du côté des humains c'est le CCG, le centre crée pour capturer, voir tuer les goules, qui est au cœur de cette bataille. D'un côté, ceux qui tuent sans distinction et sans sentiments, et de l'autre, certains inspecteurs tentant d'en apprendre davantage sur eux.
Beaucoup de personnages sont mis en avant, humains comme goules, mais en 12 épisodes, ça devient compliqué d'en apprendre plus et même, de s'attacher à nombre d'entre eux. Il en va de même pour l'intrigue qui va à l'essentiel. L'histoire est intéressante et se suit bien mais on ressent, à certains moments, des zones d'ombre dans le traitement de certains personnages et du scénario, ce qui est frustrant.
Le point fort de l'anime restent ses combats, bien mis en scène, énergiques, avec ses effets organiques sur les kagunes des goules et les quinques (armes) des inspecteurs, encore mieux en version non censuré car c'est gore. La censure, que l'on s'est hélas farci pour la diffusion sur les plate-formes de streaming, gâche complètement les scènes de combats. Du reste, l'animation et le design des personnages est correct pour un anime de cette qualité.
L'opening et l'ending sont appréciables et changent par rapports aux autres productions du même style.
Si vous avez lu le manga, vous serez clairement déçus de cette adaptation. 12 épisodes seulement pour développer une intrigue aussi complexe que celle de Tokyo Ghoul, semble assez ridicule et un choix surprenant de la part du studio. A l'inverse, si vous ne connaissiez rien du manga et avez commencé l'anime directement, vous prendrez du plaisir, comme je l'ai eu, à suivre ce seinen au potentiel assez agréable avec ces personnages attachants (Ken, Touka, Hinami et Koutarou entre autres)