Tokyo Ghoul, diffusé sur Tokyo MX en 2018, se voulait le chapitre final et épique des aventures sombres et torturées de Kaneki, le ghoul au cœur tiraillé entre humanité et monstruosité. Après le chaos et l’angoisse des saisons précédentes, on s’attendait à un dénouement explosif, plein de révélations, d’actions intenses et d’une bonne dose de frissons. Mais au lieu de cela, Tokyo Ghoul nous plonge dans une confusion narrative et des arcs de personnages qui semblent aussi perdus que notre pauvre Kaneki au beau milieu de sa crise existentielle.
L’histoire reprend avec Ken Kaneki, désormais sous l’identité de Haise Sasaki, qui a perdu ses souvenirs et travaille pour la Commission de Contrôle des Goules (CCG). Ce twist, bien que potentiellement intrigant, se révèle vite frustrant : Kaneki, autrefois un protagoniste captivant en lutte contre sa propre nature, devient une coquille vide dont les décisions et les dilemmes sont aussi flous que les explications données par la série. Le développement des personnages est rapide et souvent bâclé, comme si l’anime avait décidé de courir un sprint dans un marathon émotionnel.
Le plus gros problème de Tokyo Ghoul réside dans sa narration accélérée et chaotique. On enchaîne les intrigues sans réelle profondeur, avec des événements qui se succèdent sans le temps de les digérer. Les personnages secondaires, déjà nombreux, sont introduits à une vitesse record, et il devient vite difficile de se souvenir qui est qui et pourquoi ils sont importants. Cette surcharge d’informations, plutôt que de créer une intrigue complexe, aboutit à une confusion générale qui laisse le spectateur sur la touche.
Côté visuel, bien que la série conserve une certaine esthétique sombre, la qualité de l’animation laisse parfois à désirer. Les scènes d’action, censées être spectaculaires et intenses, sont trop souvent brouillonnes, avec des mouvements saccadés et un manque de clarté qui rendent difficile de suivre le combat. Même les moments censés être horrifiques, avec du sang et des cris dignes de l’univers tordu de Tokyo Ghoul, semblent perdus dans la précipitation générale de la série.
Quant aux thèmes profonds de la saga, comme la lutte pour l’identité, la nature de l’humanité, et les dilemmes moraux entre bien et mal, ils sont ici traités de manière superficielle, comme une liste de courses dont on coche les cases à la hâte. Là où la première saison explorait la psychologie de Kaneki de manière poignante, Tokyo Ghoul semble surtout pressée de conclure l’histoire sans vraiment se soucier de l’impact émotionnel.
En somme, Tokyo Ghoul ressemble à une conclusion précipitée et décousue d’une série qui méritait mieux. Les fans de l’œuvre originale se retrouveront sans doute à essayer de combler les lacunes de l’intrigue par eux-mêmes, tandis que les nouveaux venus risquent de s’y perdre complètement. Pour ceux qui espéraient un dernier acte sombre et profond, la déception pourrait bien être au rendez-vous, car ici, les goules n’ont plus vraiment faim de profondeur.