Dans le froid, le vent, la pluie battante ou la canicule, les forçats de la route avancent en serrant les dents. Le thème central de cette série est la souffrance: "Aller au bout de sa souffrance". "Ne pas céder aux multiples signaux de détresse que le corps vous envoie". "Endurer la douleur, résister à la douleur" et même "Aimer souffrir". "Bienvenue en enfer".
On réalise les sacrifices, les années d'entrainement acharné, les séparations, les dangers, les peines que ne cessent d'endurer ces jeunes garçons. "On se demande parfois ce qu'on fait là, pourquoi on s'inflige tout ça".
L'univers du cyclisme est impitoyable. "Marche ou crève". "Si tu n'es pas prêt à souffrir, change de métier". "Vous êtes des guerriers". Et les "domestiques" anonymes sont au service de leur leader.
Ces garçons sont parfois pathétiques, à mutiler leurs corps durant des mois, dans l'espoir d'une médaille, ou pour finir sur le bitume, dans un enchevêtrement de vélos, blessés, brûlés, forcés à l'abandon. Le témoignage de Jakobsen, blessé, traumatisé, est émouvant et souligne l'absurdité de cette quête d'une gloire éphémère.
Je suis pourtant un passionné du tour depuis mon plus jeune âge, et j’ai respect et admiration pour le dépassement de soi, mais cette vue de l'intérieur du cyclisme professionnel ne m'a inspiré que compassion.