David Simon n'écrit ou ne produit que des perles télévisuelles, dont la meilleure série de tout les temps The Wire. En duo avec Ed Burns jusque-là, il va s'attaquer à celle-ci avec Eric Overmyer (Homicide et The Wire).
Ses trois premières séries; Homicide, The Corner et The Wire; se déroulaient à Baltimore, avant de faire Generation Kill qui se déroule au Koweït et en Irak (mais filmé en Afrique du Sud, Namibie et Mozambique), un début d'envie d'ailleurs, qui se prolonge ici, avec cette série qui se déroule dans la ville de Nouvelle-Orléans.
Après une excellente première saison portée par John Goodman, elle va lentement mais inexorablement s'enliser, jusqu’à devenir quelconque, la faute à des acteurs(trices) pour la plupart ennuyeux, voir énervants. Un folklore qui ne m'emballe pas, tout comme la musique; en dehors du jazz; qui ne ravit pas mes tympans, surtout que je ne suis pas fan des comédies musicales.
Les différentes histoires sont inégales, c'est aussi dû aux personnages concernés, la pire étant Kandhi Alexander, une actrice que j'exècre au plus haut point, dont la seule fois ou j'ai réussi à supporter sa présence, c'était pour The Corner. C'est physique, elle me tape sur le système. Son parcours de vie ne m'intéresse pas. Elle est constamment dans l'excès. De ce fait, dès qu'elle est à l'écran, je décroche et il me faut un peu de temps pour reprendre le fil de l'histoire.
Steve Zahn me tape moins sur les nerfs, mais ce quarantenaire qui ne veut pas grandir, avec un physique pas facile, qui se prend pour la mémoire vivante de la musique qui vibre dans sa ville, n'a aucun charisme, déjà que sa voix est insupportable, ça n'arrange pas son cas, et pourtant il se tape trois belles femmes durant la série, c'est de la science-fiction ?
Heureusement, on retrouve Wendell Pierce et Clarke Peters, des figures incontournables et talentueuses des séries de David Simon. Leurs histoires sont les plus intéressantes, on s'attache à eux et on suit leurs déboires avec plaisir. Rob Brown, Kim Dickens, Michiel Huisman, Lucia Micarellli et David Morse complètent un casting, au sein duquel, ils excellent. Mais le meilleur, cela reste John Goodman. Il faut dire que je l'adore, il a un fort capital sympathie à mes yeux et sa disparition va mettre une grosse claque à cette série qui démarrait pourtant bien.
La découverte de la Nouvelle-Orléans, après le passage de l'ouragan Katrina, est intéressante. David Simon reste dans son style docufiction, on voit les dégâts aussi bien matériels, que psychologiques. Dans cet immense chaos, la police, les politiciens et des prometteurs véreux, vont en profiter pour commettre différents crimes et remplir leur compte en banque. C'est l'anarchie. Certains fuient cette ville, d'autres reviennent, mais la plupart restent et se battent pour sauver leurs biens et améliorer leur quotidien. La vie est dure en général, mais plus encore ici. L'administration Bush est dépassée par cette catastrophe, personne ne prend ses responsabilités, on a l'impression de vivre ailleurs, dans un pays en plein développement et non dans la soi-disant puissante Amérique.
Le côté réaliste est accentué par la présence de "gens du coin" au générique, de "gens connus" dans cette ville, dans le pays ou le monde, la plupart étant des musiciens, car c'est surtout de cela qu'il s'agit, avec aussi la cuisine. La musique est très importante dans cette ville, on la croise de partout, elle a plusieurs événements pour s'exprimer, les locaux semblent plus enclin à vivre de leur art, de leur passion, que de s'ennuyer dans une administration ou de vouloir s'enrichir, ce qui en fait un monde à part, dans un pays libéral et capitaliste comme les USA. Les racines semblent plus importante que le reste, ceux qui partent ailleurs; comme à NY; reviennent dès qu'ils en ont l'opportunité, au détriment de leur réussite sociale. On sent la misère dans ses rues, cette vie en équilibre, sauvée par leur passion pour la musique.
Malheureusement, leurs passions ne me touchent que rarement, tout comme les divers intrigues. Malgré le côté "réaliste", je n'accroche pas, ça manque de profondeur, de personnages forts et surtout (oui, je reviens encore là-dessus), je n'ai toujours pas fait le deuil de John Goodman, pas évident d'avancer quand on perd le personnage le plus fort de la série. C'est un peu comme si à la fin de la saison 1 de The Wire, on perdait Omar, alors ça fait quoi ? Certes, l'exemple est un peu bancal, vu qu'il est entouré d'autres personnages forts, puis le genre m'intéresse bien plus qu'ici, sans oublier que c'est la meilleure série de tout le temps.
C'est une déception, il m'a fallu du temps pour en venir à bout, en espérant retrouver la saveur de la première saison, sans jamais y parvenir. Je n'en garderais pas un grand souvenir, elle est différente de la plupart des productions actuelles, mais ne me convient pas. J'aurais voulu en dire du bien, rejoindre la majorité qui a adoré mais ce serait mentir. David Simon ne m'a pas convaincu cette fois-ci, mais cela ne m’empêchera pas, d'attendre sa nouvelle série avec impatience.