Très inégale en termes de qualité, cette série sans grande prétention vaut d'abord pour ses personnages (archétypaux au point de friser la caricature, mais aussi curieusement qu'irrésistiblement charismatiques - Davies et Harrison en tête -), au point de faire tout le sel d'une première partie bien écrite, certes, mais extrêmement convenue (dans le genre "demain à la une" ou "code quantum"). Les intrigues sont souvent habiles et bien ficelées (parfois franchement sans intérêt, hélas), mais elles ne suffisent pourtant pas à légitimer un visionnage plus qu'épisodique. Heureusement, très rapidement, la volonté des auteurs de renouveler le genre se fait sentir (plus ou moins adroitement, d'ailleurs), tandis que les pistes de développements sans intérêt sont aussi judicieusement que définitivement abandonnées (exit la soeur de Tru et ses problèmes de drogue, ouf !). Lentement mais sûrement, l'ensemble se cherche une unité et mieux que cela, une identité.

Identité qu'elle finit par trouver, d'ailleurs, avec l'apparition soudaine du personnage de Jack Harper, lequel catapulte illico toute cette insouciante "fantaisie fantastique" dans un monde tout à coup beaucoup plus noir, ambigu et riche de problématiques nouvelles(avec de toutes petites pépites de crises existentielles dedans). Un rôle, précisons-le, remarquablement bien écrit jusque dans ses moindres répliques (un vrai régal) et tout aussi remarquablement interprété(quoi que l'on puisse penser de l'interprète).

Dès lors, et à compter du dernier épisode de la première saison, le jeu du chat et de la souris pervers que se livrent les protagonistes ne cesse plus d'aller crescendo avec un brio qui ne peut que laisser admiratif. Rarement une production américaine sera allée aussi loin dans la déconstruction des mythes et dans le brouillage de repères, au point que l'on ne peut que regretter l'interruption inopinée (bien que compréhensible, ceci expliquant sans doute cela) d'une série dont le caractère non manichéen ne pouvait pourtant qu'emporter l'adhésion.
Liehd
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le 27 janv. 2014

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Liehd

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