Je me dis certains jours que je n'ai vraiment pas inventé le fil à couper le beurre. Que voulez-vous, on ne peut pas être à la fois le sosie breton de Tom Cruise et avoir le cerveau d'Einstein. Il m'aura quand même fallu deux épisodes pour comprendre enfin que "Tunnel", co-production entre la France et l'Angleterre est en fait une adaptation de la série suédoise "Bron", remakée récemment par les ricains avec "The bridge". Dans le genre "création originale", on repassera, messieurs de chez Canal +.
Quant à la série en elle-même, une fois passé le pilote correctement torché par Dominik Moll et posé les futurs enjeux, il n'y a plus grand chose à se mettre sous la dent. Tout suinte le déjà-vu, le calibré, le feuilleton conçu pour faire mouiller la ménagère de cinquante ans ou le grabataire en phase terminale.
La série bénéficie d'un soin visuel indéniable et de superbes paysages, les comédiens font le boulot (Dillane joue sur son flegme tout britannique pendant que Poésy se dépatouille comme elle peut avec son personnage d'handicapée sociale) mais la mayonnaise ne prend décidément pas, l'intrigue partant un peu dans tous les sens afin de rendre complexe une intrigue finalement bien prévisible jusqu'à un final pompant "Seven" dans les grandes largeurs sans en avoir un instant la portée émotionnelle. Heureusement, la série est relativement courte, ne comprenant que dix épisodes. C'est déjà ça.