Twin Peaks, the Return est certainement l'oeuvre la plus stupéfiante jamais réalisée, une expérience unique qui laisse le spectateur totalement sur le flanc.
Dix huit heures d'un voyage inédit durant lesquelles Lynch nous prend par la main pour nous envelopper dans son univers fantastique, brumeux, parfois nébuleux, à la lisière de l'étrange, de l'intemporalité. Dix huit heures durant lesquelles Lynch déroute, jusqu'à l'incompréhension, nous enferme dans des labyrinthes quelquefois vides de sens. Mais tout est beau dans ce chef d'œuvre et l'on se fiche pas mal de la cohérence, tant les points de vue sont inattendus, novateurs.
Chaque volet est un aboutissement dans la forme et l'on ne peut qu'être surpris à la fin lorsque tout prend sens comme par magie. lynch aurait très bien pu nous laisser au bord du chemin sans même ébaucher une chute, cela n'aurait rien changé, nous étions déjà comblés.
Mais voilà, lynch voulait parachever son oeuvre, la rendre complète. Il nous délivre donc deux derniers épisodes proprement ahurissants, qui vont probablement nous hanter et nous interroger longtemps :
Une dix-septième partie qui vient clore à la fois la saison 3, mais également les deux premières, et une dix-huitième en forme d'épilogue dans lequel nous laissons Laura dans un cri déchirant, prisonnière d' un monde parallèle à la manière de l'homme enfermé dans le tableau de Munch
Car il faudra maintenant revoir encore et encore ce monument, pour probablement comprendre que tout est articulé depuis le début, que chaque image fait sens dans cet ensemble.
Jamais auparavant David Lynch n'avait eu tant de liberté créative, jamais il n'avait eu tant de temps pour construire une narration et développer son univers. En cela, The return n'est pas une série, pas réellement un film non plus, c'est simplement la création la plus aboutie d'un génie.
(1) Citation de Munch